Martine, Polochon, les Hmongs et le chiropracteur sourd-muet pas vraiment muet

Dernier arrêt avant Hanoi : Sapa !

Sur les conseils de Coralie, et des voyageurs qu’on a croisés jusque là, on décide d’aller faire le trek dans les rizières en escaliers ! Bon, comme il paraît que c’est ultra méga touristique à mort (pire que la baie d’Halong??), on prévoit à l’avance, et on se renseigne un peu sur comment faire quoi et avec qui… En fait, il semblerait que la technique locale soit la suivante : comme tous les bus arrivent d’Hanoi – ou via Hanoi – à 5 heures du matin, ils te laissent pioncer dedans jusqu’à 6 heures avant de te débarquer dans le bled. Et là, c’est la criée… Tu sors du bus et tu te fais alpaguer par toutes les guides (toutes des femmes à Sapa) qui veulent te vendre leur trek et qui se tirent la bourre. Et si tu connais rien au coin, comment tu veux savoir quoi demander aux vendeuses de la criée pour comparer les offres et négocier les prix ?? En plus, comme le business est florissant, du coup y’a des guides dans le tas qui ne sont pas des locaux, ou qui ne font pas travailler les locaux, et ça c’est encore une autre guerre…

Donc, on a décidé de booker notre trek de 2 jours à l’avance et de passer par une petite boîte montée par les nanas du coin. C’est un peu plus cher, mais on sait exactement ce qu’on a, on sait qu’on fait du tourisme équitable, on a notre guide rien qu’à nous (on sait jamais, imagine on tombe sur un groupe de français relous ;)), et en plus on est sûrs de dormir la nuit chez l’habitant (et pas dans le méga dortoir avec touuuuus les autres touristes qui sert de « nuit chez l’habitant » dans les autres treks…)

Il y a plusieurs minorités différentes dans le nord du Vietnam, mais ce sont principalement les Hmongs (je vous jure, je l’invente pas, et je vous jure aussi, on a pas choisi d’aller à Sapa (juste) pour dire qu’on allait trekker/dormir/manger chez les Hmongs :D) Encore une fois, ce sont exclusivement les femmes qui guident les treks (et qui fabriquent l’artisanat, vendent l’artisanat, pondent les enfants, font à manger…), et elles portent toutes la tenue noire traditionnelle (oui paske en fait c’est pas juste des Hmongs, c’est des Black Hmongs – arrêtez je vous dis, c’est vrai ce nom!). Du coup, elles sont faciles à spotter !

Comme on arrive à l’heure des poules, on fait l’ouverture du comptoir de nos guides, on profite de la douche mise à dispo (ouais, après 12 heures dans un bus surchauffé, la douche, c’est bien…) et on se fait un bon gros petit dej œufs/pancakes (ben oui, faut de l’énergie pour aller marcher 2 jours, non?).

Bon, notre seul problème pour l’instant c’est que la météo dehors est pas trop de notre coté… Il fait un brouillard à couper au couteau, façon Villars-les-Dombes un 29 Novembre, et on se pèle le fion (8 degrés…). C’est con, parce que l’intérêt de la balade, c’est de voir les magnifiques rizières en terrasse, et là… ben on voit rien. Genre même pas le bout de la rue. Mais bon, on a pas le choix du timing, c’est aujourd’hui ou jamais, donc tant pis, même pas peur, on se lance !

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On rencontre notre guide, Zo. Comme toutes les Hmongs elle est petite. Mais là, c’est plus petite… Elle fait à peut près la taille d’un enfant de 10 ans, même moi je pourrais la porter sous le bras ! Elle est ultra mignonne et super gentille, parle très bien l’anglais, et c’est chez ses parents qu’on va dormir ce soir.

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Allez, on checke qu’on a ce qu’il faut pour les deux jours (on se pèle, j’embarque anorak, lapin, chaussettes de ski, un deuxième pull, un pantalon sec, tout! Si j’oublie la brosse à dents c’est moins grave que de se les geler touuuuute la nuit!), et c’est partiiiiiii

Dehors, l’opération « touristes en partance » est mise en place… A la sortie de l’immeuble, y’a au moins 5 ou 6 nanas, en tenue de combat Black Hmong style, paniers sur le dos, qui attendent… Et dès que tu démarres ton trek, pfiouuuuut, elles nous emboîtent le pas. Pas les 6. Juste 2. Mais étrangement, elles nous demandent rien, elle nous suivent juste, à la culotte… Comme des ombres… C’est limite flippant d’ailleurs.

On traverse d’abord la ville de Sapa, pour descendre un peu dans la vallée après. On croise notre premier groupe de touristes : des Australiens, bien beaufs, l’une doit avoir un bébé de moins d’un an sur le dos (meuf, il fait 8 degrés et tu vas trekker dans la boue, mais t’as craqué ??) et son mec fait le trek en short+tongs+chaussettes… Ouf, on a bien fait de prendre une guide privée, j’aurais pas voulu me les farcir deux jours ceux-là !

On est toujours dans une soupe de brouillard, et on quitte vite la route pour se lancer dans la forêt et la boue…

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Evolution du brouillard...

Nos 2 ombres sont toujours sur nos talons…

Heureusement que c’est du brouillard et pas de la pluie, du coup, la boue n’est pas trop imbibée de flotte. Bon, ça n’empêche pas que je me casse la gueule toutes les 10 minutes. Heureusement, mon ombre personnelle, a.k.a Mamie Hmong (Jérémie son ombre c’est la petite jeune il semblerait) est là pour m’aider à me relever. Résultat, à chaque descente elle m’attrape la main pour pas que je glisse (ça va je suis pas handicapée non plus, ça sent le futur chantage à l’achat ça… Mais bon, elle est gentille et elle a une bonne tête :)). Bon, la petite jeunette tente pas la même avec Hulk, si il devait se casser la gueule elle partirait avec plutôt que de réussir à le retenir !

Elle sont drôlement bien rodées les ombres, elles ont un discours tout prêt, dans le même ordre : « tu t’appelles comment », « t’as quel âge », puis « tu viens d’ou ». De là, on avise, et comme on est potes, ça sera plus facile de te vendre des trucs après 😉

On croise des touristes, mais pas tant que ça finalement. Zo nous a demandé si on voulait faire le trek facile (plein de touristes) ou difficile (pas plein de touristes). Sur un malentendu j’ai accepté de faire le difficile… Non je rigole, on préferait éviter la foule !

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Dès qu’on redescend un peu en dessous de Sapa, on passe en dessous du brouillard. Alléluiah !! La vue dans la vallée est sublime, les rizières en escaliers pleines d’eau qui reflète le ciel, malheureusement gris, mais c’est pas grave ! La récolte du riz est déjà faite, donc au lieu d’avoir du vert brillant dans la vallée, on a un patchwork qui va du vert foncé au marron (cela dit, si on avait voulu voir du vert vif, l’aurait fallu venir en été, et en été c’est la saison des pluies… Etant donné que je suis déjà tombée 27 fois dans de la boue même pas mouillée, si on était venus à la saison des pluies j’aurais déjà du être évacuée en hélico…)

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On a quand même fait 14 bornes le premier jour… On avance, je me croûte, on re-avance, je me re-croute… A la pause déjeuner, nos ombres sont passées à l’attaque. Bon, elles étaient sympas, c’est leur seul gagne-pain, et on avait envie de les aider un peu. Résultat on a acheté des trucs inutiles (« mais Chouchouuuu, on en a pas besoin… »). En plus, comme on avait chacun une ombre, pas moyen de n’acheter qu’à une, il a fallu acheter aux deux… Par contre, dès qu’on a fini nos achats, pfiouuuut, elles ont disparu ! Des fantômes je vous dis…

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Non mais 14 bornes, putain… J’en peux plus, je suis au bout de ma vie, heureusement que c’était pas si dur que ça… Et notre micro-guide, inarrêtable du haut de son 1 mètre 12, qui gambade comme un cabri (elle fait des tout petits pas mais elle a une fréquence de folie, je peux pas suivre moi qui marche comme un paresseux sous lexomil d’habitude…). Heureusement on finit par arriver chez ses parents !

Ils tiennent un petit magasin d’artisanat dans leur maison, du coup elle nous montre comment marche le métier à tisser, la coloration à l’indigo, les tenues traditionnelles, c’est cool !

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On rencontre son mari, ses enfants, ses parents, toute la smala ! (oui, oui, SES enfants… Elle a l’air d’avoir 13 ans mais du haut de ses 23 ans elle a déjà pondu 2 fois, et le premier a déjà 2 ans!). Quand on a réservé le trek, ils avaient essayé de nous dissuader de dormir chez la guide « y’aura pas d’eau chaude, pas de cabinets, pas d’eau courante » qu’ils ont dit… Mon cul oui ! Ils vivent très bien la familia, ils ont une salle de bains à l’occidentale, carrelée avec eau chaude, et même le wifi steplait ! (bon ok, ils cuisinent quand même encore tout au feu de bois…). Petite anecdote d’ailleurs, le mot de passe du wifi c’est la date de naissance du père de Zo, donc le grand père de la maisonnée, qui est né en… je vous le donne en mille… 1974 !! Ouais, il a dix ans de plus que moi, 3 enfants, et 2 petits enfants… Et ben, on est pas en avance…

On se régale avec eux, on mange trooooop bien (je décerne officiellement la palme de la bouffe sud-est asiatique au Vietnam, qui ne dépasse la Thaïlande que de peu!), après s’être fait une petit bière réparatrice avec vue sur les rizières, c’est parfait ! Le fils de Zo est en folie, il nous fait un show de folie à la fin du repas, avec roulades et attaque à la Bruce Lee – ah oui, son prénom au petit, …, c’est Niak (je vous jure, j’invente pas, si on avait voulu le faire exprès… Ninjaaaaa….)

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On finit le repas sur un petit verre d’alcool de riz local (enfin, j’ai tout juste survécu à celui du Cambodge, alors je laisse Polochon trinquer ! Paraît qu’il est moins pire…).

Comme prévu, il fait trèèèèèès froid la-haut la nuit, et je suis bien contente d’avoir emmené tout mon attirail anti-froid, même si du coup on dirait que je passe la nuit dans un igloo avec toutes mes épaisseurs et mes chaussettes de ski (oui, je pourrai dire que j’ai mis mes chaussettes de ski au Vietnam, et ça, tout le monde peut pas le dire, hein!), alors qu’on dort quand même sous des moustiquaires ! On a des vrais lits – un chacun ! – c’est quand même vachement mieux que les hamacs dans la grange à poules du Cambodge ! C’est le super luxe ! Du coup on se réveille frais et dispos pour embrayer sur le deuxième jour de trek – qui est en fait une demi-journée, et vachement plus facile que la moitié de la journée d’hier !

Après un bon petit dej de pancakes maison, nous revoilà partis à grimper dans la pampa !

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Et pour grimper… Ca grimpe ! On passe par une espèce de pente de-la-mort-qui-tue-sa-mère-la-putasse (ouais, tout ça!), que presque j’ai du monter à quatre pattes, dans de la pelouse mouillée qui glisse, je vous jure j’ai vu ma fin (et mon petit cabri vietnamien devant, qui grimpe sans souci… en même temps, elle doit peser 35 kilos, alors forcément la gravité c’est moins dur…). Une fois la montée de l’angoisse passée, c’est moins dur, ça redescend doucement… On croise même quelques mecs qui coupent du bambou pour construire des maisons, et qui du coup se trainent des « troncs de bambous » de 4m de long sur le chemin, jusqu’au village (et moi qui pensait en chier…), pour remonter la vallée de l’autre coté jusqu’à la future maison avec leur bambou de 4m sur l’épaule (faut gérer les virages avec ce truc là, hein…).

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NLND5934On a appris plein de choses à
Sapa, comment tendre les cordes de
tendons de buffle (^), ou
comment imperméabiliser
instantanément tes mules en plastique (<)

Allez, on s’arrête pour la pause déjeuner. Et là, sous la cabanette en bambou, on voit une foule de petites vendeuses Hmongs, les cousines de nos ombres d’hier, en train d’alpaguer un couple de touristes et leur guide. Elles ont l’air tellement à fond qu’on se dit qu’on passera ptet à travers cette fois… Même pas en rêve ! On se fait spotter par deux d’entre elles qui nous tombent dessus comme des faucons !

« – T’achètes quelque chose ? Regarde j’ai plein de trucs

  • Non ça va on a acheté des trucs hier déjà
  • Ben c’est pas grave tu rachètes aujourd’hui
  • Non merci c’est gentil
  • J’ai des bracelets regarde
  • Non, merci
  • Et des foulards…
  • …Et des écharpes, et des habits Hmongs, et des bandeaux
  • Non mais j’ai acheté un bandeau hier déjà
  • Ben t’en rachètes un autre 🙂
  • Mais j’ai qu’une seule tête
  • … »

Putain, je suis balèze, je l’ai eue. Elle a pas eu de réponse à celle là, mouahahahaaaaaa !!!

Pfiouuu, après ce bon repas (de nouilles sautées pour changer d’hier à midi…), plus qu’un dernier effort pour rejoindre la route principale ! On attend que les pilotes de scoot viennent nous récupérer pour nous ramener à Sapa. Et y’a beau avoir que 10 bornes par la route, ça prend une demi-heure et on se fait branler dans tous les sens, c’est plein de trous et de boue, tout le monde zigzague dans tous les sens, j’en perds les bretelles de mon sac à dos qui manque de tomber, on se croirait en pleine course de motocross RedBull ! A la dernière montée avant Sapa, en plus d’avoir perdu 3 vertèbres et d’avoir manqué de m’auto-couper la langue à cause des secousses, la température chute d’un bon 2 ou 3 degrés, donc avec tout ça, bien transpirants, on se pèle le fion !

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Of course, même à Sapa...... on a un petit problème de déchets...... mais on recycle!
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Dites-donc ça se méritait hein, Sapa ?

Comment elle va être boooooonne la douche chaude !! Et un bon lit au chaud !!! Le rêve.

Ouais.

Rêve.

L’hotel Mimosa de Sapa, c’est mignonnet hein, mais c’est pas cher… Déjà, après les 20 bornes des deux derniers jours, faut se taper 5 étages par les escaliers avec nos énooooormes sacs sur le dos (et comme au Vietnam t’as clairement pas besoin d’un diplôme pour être maçon, les marches d’escaliers sont pas toutes à la même hauteur, et la dernière de la volée est toujours toute petite (c’est celle qui rattrappe le non-calcul de la hauteur globale des marches), donc c’est parfait pour bien te manger le front par terre si t’es pas concentré…

Au troisième étage je souffle comme un bœuf, et au quatrième j’ai envie de pleurer. J’arrive même plus à pousser sur mes jambes pour monter, j’en ris hystériquement, c’est l’angoisse !

Allez, on est en haut … dans le couloir, percé de fenêtres sans vitres (oui, ben des trous dans les murs quoi) qui laissent bieeeeen rentrer la température confortable de 8 degrés dans tout l’étage. Et comme l’isolation au Vietnam, c’est pas le problème number one, il fait exactement la même température dans notre chambre (les portes et fenêtres pas ajustées et le simple vitrage dans la chambre n’aidant pas véritablement…).

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Normal aussi ce froid...
(Merci de noter l'étanchéité
et l'isolation autour de la sortie
du tuyau de poele par la vitre...)
Le chat, lui, a trouvé le seul spot chaud de la réception!

Excellente nouvelle par contre : l’hôtel a mis de couvertures chauffantes dans les lits, et ça, ça me met du baume au cœur ! Un lit chaud !!! 😀

Heureusement parce que la douche, elle, elle a pas été chaude longtemps…

Et pour couronner le tout, après une lutte intérieure féroce, on a fini par se motiver pour ressortir de nos lits chauds pour aller diner, dans un petit resto conseillé par le Routard au fond d’une allée sombre un peu coupe-gorge, tout ça pour finir par manger avec… les australiens bouseux en short/chaussettes/tongs du premier jour ! La boucle est bouclée !

La nuit est glaciale, je vous jure qu’on a compté les heures jusqu’aux Philippines, quand on sera installés sur notre bateau de plongée en maillot !!

Allez, un dernier trajet en couchettes, direction Hanoi !

Mais là, c’est le drame…

Pendant que j’attends pour monter dans le bus, je surveille Poloch du coin de l’oeil, chargé de mettre les sacs dans la soute du bus. Et là, craaaac, je le vois se tenir le dos, et faire vraiment une tête pas cool… Merdasse, whatizit ?? Il s’est complètement bloqué le dos en tentant de mettre mon sac (NON, il est pas lourd…) en soute avec le sien sur le dos. Il arrive limite pas à se tenir debout…

Hulk est brisé.

On est dans la merde.

Le pauvre, baisser la tête, se pencher, ou se tourner c’est la mort. Merde, merde,merde. Va pourtant falloir survivre à 5 heures de car…

Je prends le relais, je charge le merdier, je viens lui délacer ses chaussures (qui puent soit dit en passant, si c’est pas de l’amour ça…), et je l’aide à s’installer comme il peut dans une couchette. C’est un peu technique, et il souffre le martyre le pauvre, mais on y arrive.

Et dire que dans 2 jours on doit être sur le bateau de plongée, blocs sur le dos… Va falloir qu’on trouve une solution magique, sinon il va pas pouvoir plonger…

Je sors la boîte à medocs, histoire de lui filer direct un truc pour lui faire du bien, et au moins – c’est déjà ça – il s’endort un peu pendant le trajet. A la pause pipi, ça va pas mieux…

Arrivés à Hanoi, on prend le taxi, je me farcis les 4 étages avec les 4 sacs (putain, en plus c’est moi qui avait demandé une chambre en hauteur pour avoir moins de bruit, peuvent pas avoir des ascenseurs merde?!), et on allonge Hulk direct dans son lit. Bon, la chambre est borgne, les draps sont moyens, et le papier peint au bout de sa vie, c’est pas le luxe…

Faut établir un plan d’attaque…

Qu’est-ce qu’on fait ??

Première tentative, le massage. Ca fait quelques jours qu’il avait un peu mal et que je le massais avec du produit magique à l’huile de cajeput (cage à putes ?? mouhahahaaaa !! pardon… – et merci Bruno et Tata, c’est le truc que vous m’aviez ramené de Thaïlande!), mais là, je crois qu’il faut un vrai massage. Ben ça tombe bien me dit le mec de j’hôtel, j’ai un salon de massage là dans l’hôtel !! (of course!).

Allez, on envoie Hulk se faire malaxer pour une heure et on verra où on en est !

(en passant, je l’aide à descendre 4 étages, je remonte 4 étages, je redescends 4 étages pour aller donner notre lessive à la réception – il était grand temps, merci la boue ! – je remonte 4 étages, j’en peux plus…)

Retour de Poloch au bout d’une heure. Il se déplace un peu mieux, mais c’est quand même pas ça (en même temps, les masseuse vietnamiennes sont pas vraiment ostéo non plus hein… Et même si j’étais là quand il est arrivé et a payé son massage, ça a pas empêché la masseuse de lui proposer un petit happy-ending massage cette pouf!).

Bon, il est toujours allongé coincé, et c’est pas comme si je pouvais faire quelque chose pour déplacer sa grande carcasse…

Plan B. On google les ostéos à Hanoi. Ouuuh y’a même 2 ostéos français (y’en a peut être même plus, mais on en trouve que 2), alléluiah (paske espliquer le problème à un vietnamien qui parlerait pas anglais ça risquerait d’être compliqué…).

Raté.

Ils ont tous les deux déménagé.

Plan C – le lendemain matin, comme rien n’a changé.

On google « chiropractor Hanoi ». Et là, on tombe sur le beau site en anglais de la clinique américain de chiropractie d’Hanoï. On a plus trop le choix, on appelle les ricains, et on prend rendez-vous pour le grand.

Un petit coup d’Uber, et nous voilà devant la clinique. Ca sent l’Amérique là-dedans ! C’est tiré au cordeau, on remplit 300 papiers, « t’as des allergies ? T’es enceinte ? Poids/taille blablabla… », et on se retrouve enfin dans le cabinet du chiro.

Et là, les difficultés commencent. On se retrouve pas face à un américain comme le cowboy qu’on a croisé y’a 5 minutes (le proprio de la clinique, qui m’a raconté son ascension de l’Everest et sa lune de miel en Thaïlande), mais face à un grand vietnamien, qui parle certes anglais, mais qui est sévèrement malentendant…

Ouh bordel.

Bon, il a un aide auditive + une assistante, mais la communication, c’est compliqué (le problème n’étant pas qu’il entende, mais plutôt qu’on comprenne ce qu’il dit, avec l’accent vietnamien par dessus sa parole un peu hachée).

Nous voilà donc à la clinique à Hanoi, avec le grand tout bloqué, face à un vietnamien sourd-muet qui veut nous envoyer faire des radios avant de le manipuler (mec, on prend l’avion dans 6 heures, on a pas le temps d’aller croûter aux urgences). On négocie (« oui oui, on ira à la radio après… »), et il dit OK, je vais le trifouiller un peu.

Heureusement, il doit faire quasi 2 mètres le grand sourd-muet (qui n’est pas muet en vrai). C’est l’Amérique ici, on est bien équipés. Leur table de massage c’est un espèce de truc du futur qui monte, qui descend, qui se plie… D’abord, il (tente) de remettre Polochon bien droit en faisant un peu craquer tout ça pour lui remettre le bassin d’aplomb (quand il lui a fait craquer la nuque je me suis vue veuve je vous le dis ! – Le gourou aurait fait une attaque en voyant ça!). Quand il a l’air d’aplomb, on commence…

D’abord, il l’attache à la table à plat ventre le cul en l’air (mouhahahaaaa, 50 nuances de Viet…), et il met en route la table du turfu, qui se met à le balancer, attaché, d’avant en arrière. Je me retiens de rire, ça la foutrait mal, mais je vous jure que ça vaut son pesant de cacahuètes ! Ca dure une petite dizaines de minutes, et on le libère.

Ensuite, ils nous ont laissé le choix des traitements qu’ils pouvaient lui faire, et quitte à être là on a dit la totale !

Donc, il lui font du laser (me demandez pas pourquoi…) sur le bas des reins, avec un pistolaser de l’empire nouvelle génération. Puis ils me l’envoient à la physiothérapie (ils me l’électrocutent quoi…). Et enfin, le clou du spectacle…

La machine DTS. La traction de décompression.

Cette fois, on me le re-attache à plat ventre sur une table, en lui bloquant le torse. Puis il lui scratchent un boot en bas du dos, et ils mettent la bête en route. Ce que ça fait ? Ben ça m’étire le Hulk en longueur (comme s’il en avait besoin) pour écarter les vertèbres et décompresser les disques (bon, il a pas un problème d’hernie discale mais bon…). On est borderline supplice de l’inquisition là non ? C’est légal cet écartèlement ?? Bon, ça a pas l’air de lui faire mal, mais en tout cas moi, ça me fait mal de rire !!

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Mais bon, 100 euros et 3 heures après être rentrés, on ressort de là-dedans avec un Polochon qui marche et qui bouge bien ! Ca pique encore un peu (normal, c’est pas magique non plus hein), mais on est sur la bonne voie !

Résultat, avec tout ça, on visite pas vraiment Hanoï… On passe vite fait au bord du lac Hoan Kiem avec son pont rouge, on va manger dans le quartier et on voit un brin de Hanoï by night. Faudra y aller si vous voulez en voir plus ! 😉

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Mais il est déjà temps de repartir… On avait (par erreur, mais finalement heureusement!) booké l’hôtel pour 2 nuits alors qu’on en avait besoin que d’une, mais comme on reprend l’avion tard le soir, du coup on peut profiter de la chambre toute la journée pour reposer Hulk avant l’avion !

Bon, on avait dit à l’hôtel qu’on partait à 9 heures, donc à 9 heures pile, la gonzesse de l’hôtel vient nous demander si on est prêts (non, pas parce que le taxi est là, mais parce qu’elle commence déjà à refaire notre chambre pour la relouer, bande d’enfoirés, et si j’avais envie de rester toute MA nuit??).

Et en sortant, on croise quand même un mec qui rentre dans l’hôtel tiré en avant par une nana relativement peu vêtue à qui on file NOTRE clé (on est même pas encore partis!!). Ceci expliquerait peut être les draps à la propreté douteuse…

Allez, direction Manille !

P.S: un dernier petit cadeau visuel pour tous ceux qui ont besoin de se zénifier…

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