Martine et Polochon en panne!

Après en avoir bien chié pour voir les grottes de Phong Nha, et après s’être envoyé un bon dîner de saucisses/purée (ouais, quand tu backpackes en Asie, tu rêves de patates, sous n’importe quelle forme…), on reprend le bus de nuit (couchettes, nous revoilàààààà) pour Ninh Binh (= la baie d’Halong terrestre).

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Les fameux car-couchettes!!

Pour ceux qui n’ont jamais visité le Vietnam, vous devez vous demander ce que c’est donc que cette affaire de baie d’Halong terrestre… Rassurez-vous, c’est ni plus ni moins que des pains de sucre partout, mais pas dans la mer 😉

Vous verrez, tout va bientôt s’éclairer !

Notre timing, validé par le ministre, aurait dû être parfait, avec une arrivée à Ninh Binh (non, pas Nimbin en Australie, les working holidayeurs en van qui sont allés au pays des kangourous sauront de quoi je parle) aux alentours de 6 heures du matin. Mais voilà. Ici, y’a pas de quart d’heure vietnamien, et comme tous les bus roulent comme s’ils avaient une explosion nucléaire au cul, nous voilà arrivés, à 4 heures du mat’… En d’autres circonstances, c’est pas si pire, mais là, c’est le milieu de la nuit, dans un bled perdu, on est chargés comme des mulets, et y’a pas âme qui vive… On a réservé un hôtel, mais là techniquement on est la nuit d’avant, donc il nous aurait fallu deux nuits…

Bref, pendant que je mange mon brownie de secours assise sur le trottoir au milieu de notre amoncellement de bordel de sacs à dos, Poloch se fait brancher (évidemment!) par un chauffeur de moto-taxi. « Je vous emmène ? ». Non mais Raoul, tu l’as bien regardé le tas de bordel sur lequel on est assis ? Te faudrait une remorque pour nous emmener ! « Mais t’inquiètes, j’appelle un pote ! ». Ben oui, y’a toujours un pote dans le coin ! Ni une, ni deux, on réveille Michel, qui arrive les yeux collés, pour nous emmener à bon port ! En plus, ils connaissent bien l’hotel où on va, donc pour une fois c’est facile !

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Le bordel en question…

On se retrouve chacun avec son pilote, le maxi sac à dos entre les jambes du mec, les petits sacs sur notre dos, et tout le reste dans le mains, on dirait des sapins de noël sur roues ! Et en plus, le mien de pilote, il chante ! Pendant tout le trajet il me sérénade en vietnamien, c’est charmant !

On arrive devant l’hôtel à Tam Coc, après 10 minutes de moto, il fait nuit noire, c’est le cul du cul du loup…

Allez, on va se poser là et attendre au moins 6 heures du matin avant de réveiller la maisonnée pour qu’ils nous ouvrent, quand même c’est la moindre des choses, non ?

C’est sans compter sur Raoul mon chauffeur, qui connait tellement bien l’hôtel qu’il a leur numéro de portable, et qui décide sans sourciller de les appeler (à 4 heures 30 du matin toujours…), pour les réveiller et qu’ils viennent nous ouvrir. La honte, on vient de devenir les relous de backpackers mal organisés qui réveillent tout le monde…

Mais ils sont adorables, et ils nous filent même direct notre chambre (qui est superbe soit dit en passant, la première belle chambre grande et propre qu’on a, c’est parce qu’on paye très cher – 28 euros la nuit…). Du coup, on peut même finir notre nuit dans un vrai lit, et prendre un méchant petit-déjeuner (le tout sans même avoir à payer pour 2 nuits au lieu d’une, ça, c’est cool!)

Après une grande étude des trucs à faire dans le coin, avec prise en compte des commentaires locaux, comme y’a pleeiiiin de trucs à faire, on loue un scoot (pour changer, on est des pros du scoot je vous dis!).

Loan, la super proprio francophone de l’hotel, nous dégote un petit Yamaha, 2 « casques » façon casque de snow pour enfant, et nous voilà partis !

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Ah les routes vietnamiennes...Nico, pas besoin d 'un camion, tu vois 😉Ou alors, un bon camion à la Mad Max 😉

On profite d’avoir dormi sur place pour aller faire la mythique balade en barque locale avant d’être étouffés sous des hordes de touristes chinois en bus… Il y a deux spots où tu peux faire cette balade, un où c’est le harcèlement total par les rameuses qui t’obligent presque à acheter leur artisanat sinon c’est la crise (une nappe brodée… je veux bien que j’achète toujours des merdes en voyage, mais je sais pas ce que je vais foutre d’une nappe brodée…), et un autre où on te harcèle pas. Le choix est vite fait…

Malgré l’heure matinale, y’a quand même déjà du monde, et déjà des groupes de filles chinoises qui chantent à tue tête dans leur barque, voisine de la notre, faudrait qu’elles nous dépassent vite, ça serait bien !

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On est que 4 dans notre barque, avec un couple de vietnamiens qui ne parle pas très bien l’anglais, et notre rameuse, qui elle non plus ne peut pas trop communiquer, on promène donc en silence, et ça va plutôt bien avec le décor. En fait pendant cette balade, tu promènes autour des pains de sucre sur la petite rivière qui passe autour/en dessous. On avait lu qu’on allait passer par plusieurs cavernes, mais on s’imaginait pas comment… Quand je vous dis que la rivière passe sous les pains de sucre, on passe dessous de chez dessous, en fait on passe dans des grottes où si tu baisses pas la tête tu te fais râper le crâne par les rochers ! Avec une petite ampoule par-ci par-là pour que les rameuses sachent où elles vont, là c’est Indiana Jones complet !

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Ooooh trop mignon, y’a même des petites rames en rab au cas où tu veuilles aider ta rameuse ! Polochon rame un peu pour rigoler (rame = manche de pelle + morceau de contreplaqué au bout hein…), sauf que… une fois que t’as commencé à l’aider Martina, et qu’en plus avec ta grande carcasse tu fais doubler la cadence quand tu rames, ben tu peux plus t’arrêter, sinon Martina elle te remet des petits coups dans le dos pour que tu continues ! Mouahahaaaaaaa !!!

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Donc Poloch se fait deux heure et demie de remise en forme du coté gauche de son corps, et Martina est ravie 😉  bon, le vietnamien de devant a fini par avoir quelques scrupules et a ramouillé un peu, mais il a vite lâché l’affaire (et lui , comme il était moins costaud et plus loin de Martina, on l’a laissé tranquille!).

On s’arrête à quelques temples planqués entre les pains de sucre, accessibles uniquement via les grottes, où ils ont caché toutes leurs jarres pleines de – pleines de quoi tiens ?? – trucs… Plutôt cool de s’imaginer la vie dans ces temples il y a quelques dizaines d’années, perdus au milieu de nulle part mais quand même en plein milieu du Vietnam, comme dans un coin secret accessible que si tu traverse des grottes cachées par des lianes, avec ton stock de nourriture pour tenir un moment, et plein de temps pour faire tes petites prières dans les guitounes en bois perchées sur les cotés des pains de sucre ! 😀

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On a pas la chance d’avoir un franc ciel bleu ce jour là, mais du coup les nappes de brouillard ajoutent encore un peu au mystère du coin, et c’est quand même super sublime !

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En repartant de là, sans nappe brodée – yeah !! – on a un itinéraire bien ficelé pour aller visiter tous les trucs qu’on a vu dans le coin. On commence par les ruines d’Hoa Lu, encore une ancienne capitale.

Alors, comment vous dire… A Hoa Lu, y’a walou…

Ouais, en fait de ruines de cité impériale, y’a deux petits temples dans les angles d’une grande esplanade de pelouse façon terrain vague. Vraiment rien d’extraordinaire ! Encore une fois, on a choisi la solution « gares ton scoot chez moi et achètes moi un coca », donc on a le temps de boire un petit coup avant de repartir…

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Mais justement, là, en repartant, Polochon me dit « le scoot est bizarre, il roule pas comme il faut »… T’as fumé Raoul ? « Regarde si y’a pas un truc qui déconne » Mouahahaaa, mais tu m’as pris pour qui, un mécano de formule 1, genre à l’oeil comme ça je vais détecter un truc magique ?? Bref, je regarde partout et rien ne sort de l’ordinaire, à part un pneu arrière un peu sous-gonflé. T’as craqué Hulk, tout roule.

On repart, il nous reste encore 15 ou 20 bornes à faire avant d’arriver à Bai Dinh, la plus grande pagode du Vietnam !

Sauf que…

Plus on roule, et plus Hulk rouspète… Même moi à l’arrière je commence à me dire que ouais, il est pas très stable ce scooter, on manque de se viander à tous les virages, et au moindre trou de la route (c’est le Vietnam, y’a QUE des trous) on a l’impression de partir en sucette…

Merde, c’est plus tenable, faut qu’on s’arrête.

Et là… C’est le drame. Notre pneu arrière est à plat, super plat, on est quasi sur la jante.

Merdasse.

On est encore à 10 bornes de la pagode, sur une grande route avec presque pas une maison, pas un magasin, pas une station service, que dalle.

Ah…

On vient de passer une maison, qui avait l’air de vendre 3 merdes, on va aller par là, et voir ce qu’on fait… En marchant (et pendant que Polochon pousse le scoot, qui est tellement à plat qu’on sème des bouts de gomme de pneu partout sur la route…) on appelle la nana de l’hôtel, qui nous dit de la rappeler quand on sera à la maison du bord de la route pour qu’elle parle à quelqu’un là-bas…

Nous voilà bien…

On marche/pousse les 500 mètres qui nous séparent de la maison. En fait, c’est en travaux, ils ont l’air de construire la maison. Devant, y’a une pompe à essence vide, et une mamie.

On alpague mamie, avec notre scoot pourave dans les mains, je pense qu’il est assez clair qu’on a un problème de scooter. Ouuuuh, mais c’est que mamie elle veut rien entendre, elle fait la tronche, elle râle grave, et quand j’essaie de lui passer le téléphone avec la nana de l’hôtel au bout du fil elle se barre carrément ! Ah… Euuuh… « Bouge pas Loan, elle a du aller chercher quelqu’un d’autre ». Ouais. Sauf que au bout de 5 minutes, toujours personne…

Ah ! Enfin, quelqu’un revient, un jeune mec, ça doit être son fils ! Il parle pas mieux l’anglais, mais il a l’air de comprendre ce qui nous arrive, on progresse ! Quand je lui passe le téléphone il le regarde d’un air interloqué (non mais les gars, si je vous passe le téléphone c’est pour écouter dedans, on est pas dans un épisode de Tarzan, vous avez tous un smartphone, c’est pas une découverte bordel!), mais il finit par le prendre et avoir une conversation avec Loan.

Paraîtrait-il que son père pourrait réparer (changer une roue arrière de scoot là dans la pampa??), mais qu’il s’est fait mal à la main (raté!), donc il faut qu’on attende, elle nous envoie quelqu’un avec un autre scoot qui va s’occuper du scoot cassé. Pas avant 40 minutes, le temps d’arriver…

On erre un peu sur le bord de la route (on ose pas s’asseoir sur les chaises en plastique à coté de la pompe à essence vide, mamie est revenue et elle a pas l’air commode).

Soudain, un camion benne écrit POLICE déboule…

En fait c’est pas du tout la police (va savoir pourquoi c’est écrit sur le camion), mais les mecs du chantier de la maison qui reviennent !

Et là, la curiosité est à son comble, of course ! Personne parle anglais, mais tout le monde est intrigué/ravi de voir 2 blancs perdus là avc leur scoot cassé ! Tout le monde met son grain de sel, trifouille le scoot, regarde dessous… Papa est revenu, avec son doigt enflé qu’il nous montre de suite pour qu’on comprenne qu’il s’est fait mal, que sinon il nous aurait sauvé tout ça en trois secondes !

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Castagnette, on sort les outils, un cube de bois pour s’asseoir et on s’y met – tous ! – pour voir d’où vient le problème et comment réparer. Question numéro 1, le pneu est-il crevé ou dégonflé ??

S’ils parlaient anglais, je leur aurais expliqué qu’avec la qantité de bouts de gomme qu’on a perdu sur la route, je douterais fort que le pneu ne soit pas à remplacer complètement, mais comme c’est pas le cas, j’observe en silence…

Dès qu’il faut déplacer le scoot ou lui soulever le cul (au scoot…) on appelle Polochon, avec ses gros bras, pour qu’il soulève; ils adorent, je les soupçonne d’avoir même envie de le toucher un peu (Polochon, pas le scoot, il le touchent déjà!) !

Donc pour tester, faut regonfler le pneu… Ils sont équipés au chantier, ils ont un compresseur. Le pote de Papa, qui bosse sur le chantier en beau jean/mocassins (si, si), va nous chercher ça. Sauf que l’embout ça va pas… Donc avant de réparer le scoot, on conciliabule entre mecs du chantier sur comment on va réparer le compresseur pour essayer de réparer le scoot (adieu le chantier cet aprem…). Non, en fait, Papa envoie quand même le gros de l’équipe sur le chantier, et on le garde avec Mocassins, Grand-tout-maigre et Tire-des-douilles.

Tire-des-douilles il sert pas à grand chose, pendant que les autres trifouillent, il boit du thé et fume du tabac dans son bong (si, si, d’où son nom…) en les regardant, façon DDE.

Grand-tout-maigre et Papa finissent par réparer le compresseur, et sont toujours en train d’essayer de trifouiller cette roue arrière, en tentant d’expliquer tant bien que mal des trucs à Polochon…

Et là, Tire-des-douilles m’invite pour le thé. Merde. Au début je dis non, mais finalement je m’assiérais bien un peu, c’est pas comme si je pouvais faire grand chose pour le Yamaha Beige…

Mocassins nous rejoint, l’a pas vraiment l’air d’un mec du BTP…

Ils me servent une petite tasse de thé, dans un truc qui ressemblent aux verres à saké des restos chinois kitsch en France, la femme à poil au fond en moins ! C’est vert vif ce breuvage (c’est du thé, t’es sûr?)… Je l’ai vu le préparer tout à l’heure en sortant un énorme sachet du placard à cote de la pompe à essence… J’ose pas me demander ce que c’est, et comme je suis polie, je le bois gentiment…

**oh putaiiiiiiiin, c’est dégueuuuuuu…. C’est immonde, c’est amer, ça a un goût de vieux épinards fermentés !! Raaaaaaaaahhhhh**

« Mmmmm, very good, thank you » 🙂

Oh sa mère, même la micro tasse ça va être rude à boire !

Polochon nous rejoint, comme lui non plus est pas vraiment réparateur de cyclos, et avant que j’ai pu lui faire un petit signe de tête avec les gros yeux, boom ! lui aussi on lui sert une tasse de poison, euh de thé pardon.

Je revois encore sa tête à la première gorgée. Et je me trompe peut être, mais il me semble avoir aperçu Tire-des-douilles et Mocassins se marrer quand on a bu, ils doivent savoir que c’est un truc un peu spécial leur mixture (dieu sait ce que c’est, autant dans une heure je vois des hippopotames violets danser sur le scoot…).

Ils sont sympas quand même, si ce n’est l’empoisonnement, ils essaient tout ce qu’ils peuvent pour réparer ! Du coup, on a le temps d’avoir une petite conversation, avec l’appli Google Translate entre nous. Mocassins est flic. Tire-des-douilles on sait toujours pas… Et Polochon doit avoir tellement l’air amoureux de moi à cet instant que même après nous avoir demandé si on était mariés, Mocassins m’a quand même demandé si je l’aimais vraiment et dit que j’étais belle (Polochon lui, il a même pas bronché à tout ça, ça fait plaisir, je devrais le quitter pour aller vivre avec Mocassins tiens!). J’ai eu du mal à lui expliquer, même avec l’appli, ce que c’était qu’une thèse en océanographie, et quand il m’a demandé si je gagnais bien ma vie, j’ai froncé le nez par réflexe. Quand il m’a demandé mon salaire, j’ai réalisé en le tapant sur son téléphone que j’étais une vraie connasse de lui dire que mon 1600 net c’était pas génial comme salaire – ce à quoi il m’a en effet répondu en me regardant avec des gros yeux que c’était énoooooorme (hé oui, en vrai c’est énooooorme il a raison!).

Enfin, nous voilà bien, perdus sur le bord de la route au milieu de nulle part, en train de boire du thé-poison dans des verres à shots avec un flic du BTP en mocassins et un vieux à 9 doigts qui répare notre scoot…

Là on en est au point ou ils nous demandent si on a goûté la spécialité locale : la chèvre. On répond (malheureusement) que pas encore, mais c’est prévu. « Aaaaaah mais tu veux goûter ?? On en a là si tu veux !! Allez ! » Par « là », on parle du placard qui se trouve derrière nous, le truc d’où est sorti le thé-poison, sur le bord de la route devant le chantier, et of course c’est pas un placard réfrigéré… Je me demande déjà s’il me parle de chèvre déjà cuite ou de viande crue qui macère la-dedans, bordel comment on va l’esquiver celle-là, après le thé je peux pas survivre à ça…

Heureusement, débarque enfin le mec de l’hôtel (alléluiah!), avec un nouveau scoot pour nous (qui a l’air quasi tout neuf, vous pouviez pas nous filer celui là du départ??). Il a pas vraiment l’air ravi d’être là, je sais pas si c’est parce que c’est nous ou si c’est parce qu’il est pas ravi à l’idée de se faire sa propre session avec les mecs du chantier (ben oui, faut qu’il attende que quelqu’un vienne avec une bagnole chercher le scoot cassé, pas moyen de le bouger autrement…)

Tout le monde nous fait des grands moulinets pour nous dire au revoir, on remercie tout le monde (surtout pour le thé hein…) et nous voilà repartis ! Pfiouuuu, quelle aventure !

Après ce petit intermède, on repart pour visiter la pagode de Bai Dinh, la plus grande pagode du Vietnam, un complexe giiiiiigantesque construit en 2003 (ouais, c’es pas vraiment un lieu historique, mais paraît que ça vaut le coup!) ; Cette fois, zobi, on monte pas les 3 kilomètres jusqu’en haut à pied, j’ai retenu la leçon de la mousse-de-l’angoisse, donc on prend le shuttle électrique qui nous monte. Bien m’en a pris, vu la quantité de marches d’escaliers qu’on va visiblement encore devoir se taper pour monter en-haut de tout en-haut !

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Alors là, c’est juste démesuré, tu traverses des temples où les murs sont couverts de petites niches avec chacune un bouddha dedans (plusieurs milliers sur tout le site!!), la cloche – du genre de celles que tu sonnes avant de prier pour attirer l’attention de bouddha – fait 20 tonnes (!), les statues sont immeeeeenses, y’a un phare, et au moins 792 482 marches d’escaliers (bon, j’exagère peut être un peu, mais beaucoup – trop!). On recroise même dans les temples nos 2 vietnamiens potes de barque du matin. En effet, le lieu est un peu fou, mais il valait le détour !

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Et comme le soleil commence déjà à descendre dangereusement, il faut qu’on se grouille pour notre dernier arrêt de la journée : la grimpette en haut d’un des pains de sucre ! Comme avec toutes nos aventures de la journée on a toujours pas mangé, on s’arrête dans un bouib pour acheter des nouilles, et il nous faut bien 10 minutes pour faire comprendre à la dame qu’on les voudrait à emporter, pour pique-niquer là où on va. Genre en vrai, il a fallu qu’elle arrive avec les assiettes pour que Polochon lui mime le geste de vider les assiettes dans quelque chose, puis lui mime une boîte, et enfin lui mime qu’on part.. (c’est pour ça qu’il est fort au Time’s Up mon mari ;)) On arrive en bas du pain de sucre juste à temps, avant qu’ils arrêtent de faire monter le gens (ben oui, paske là aussi y’a un ticket d’entrée, y’a un ticket d’entrée partout ici!).

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Et nous voilà repartis pour 400 marches d’escaliers en pierre, faciles au début, ultra hautes à la fin, inégales, glissantes, la totale quoi !! Je re-déteste encore un peu Polochon parce que j’en chie 🙂

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Mais là, la récompense est en haut !

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Même avec le temps un peu nuageux et brumeux, on a une vue superbe sur les rizières et les pains de sucre autour de nous, les rivières qui serpentent autour, les petits plans d’eau. C’est superbe ! On pousse même jusqu’à escalader les rochers tout en haut du pain de sucre, là ou est posée une longue statue de dragon allongé, histoire de voir à 360 degrés (Louss t’aurais sûrement fait une attaque de nous voir perchés là-haut au-dessus du vide!). Et en plus, on pique-nique notre déjeuner (à 17h 30…) devant le coucher du soleil, même avec les nuages c’est toujours sympa !

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Comme quoi, même les pannes de scooter n’arrêtent pas la team GR ! 🙂

Maintenant qu’on a vu la baie d’Halong terrestre, y’a plus qu’à aller comparer avec la baie d’Halong maritime ! Y’a plus qu’à… Y’a plus qu’à se faire encore quelques heures de car ! 🙂

On quitte Ninh Binh en minivan, pour un trajet direct vers Bai Chay, la ville de laquelle partent tous les bateaux qui font le tour de la baie d’Halong.

Cette fois, comme c’est pas un car normal, ni un car couchettes, Polochon choisit le seul siège qui lui permet de tendre les jambes dans l’allée, et comme je sais que je vais m’endormir et que j’ai pas envie de devoir me réveiller toutes les 10 minutes pour faire s’asseoir/se lever quelqu’un à coté de moi, je me cale contre la vitre. Donc on est pas à coté. Bon au début on s’en fout, le minivan est pas plein du tout, mais au fur et à mesure… On finit esquichés comme des maquereaux à l’huile ! En plus mon « petit » sac à dos n’étant pas si petit que ça, une fois qu’il est posé à mes pieds, y’a plus de place pour mes pieds… Donc je me farcis les 2 dernières heures de bus en boule contre la vitre, les pieds posés sur le sac à dos, le menton sur les genoux, tandis que le ministre, lui, est bien calé avec ses jambes tendues et son ordi sur les genoux pour se faire un petite série (qui fascine le papi assis entre nous, surtout depuis qu’il a aperçu une fille à moitié nue dans une des scènes!). Bref, c’est pas le trajet le plus confortable qu’on ait fait, mais on arrive à bon port ! Le taxi nous dépose devant notre hôtel, sur les hauteurs de Bai Chay, tellement sur les hauteurs que pour atteindre la porte d’entrée faut d’abord survivre aux 10 derniers mètres, avec tes 25 kilos sur le dos, et qui ont à peu près l’inclinaison du sommet de l’aiguille du midi…

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L’intérieur des taxis vietnamiens…
Tout plastifié, ça fait un peu Dexter, non?

On est super calés, dans une chambre avec vue sur la baie d’Halong (et touuuuuus ses porte containers, vu qu’on est coté port, ça casse un peu la vue). Qui dit vue, dit chambre en hauteur, dit escaliers (un ascenseur ?? rêves…)… Allez Tatie Marie, un dernier effort !
**Mais putain pourquoi il est si lourd ce sac à dos ?? La prochaine fois j’emmène deux culottes, un maillot de bain et une brosse à dent dans une trousse pour tout le voyage, c’est juré !**

Ouf, on y est. Jolie vue, mais ça pue l’égout. On peut pas tout avoir.

De suite arrivés, de suite repartis. Il faut qu’on trouve une balade en bateau pour aller visiter la baie pour le lendemain matin.

Alors…

Normalement, tous les tours sont à peu près les mêmes : 4 heures, 6 heures, ou avec une ou plusieurs nuits sur la baie. Impossible de trouver des infos en ligne avant d’arriver, la grande majorité des touristes arrivent directement d’Hanoi avec des tours organisés à la journée. Donc va falloir la faire à l’ancienne : chercher, comparer, marchander…

La dame de l’hôtel peut nous booker la balade pour une grosse vingtaine d’euros par tête, pour 6 heures, lunch et bateau inclus, mais comme elle parle vraiment pas l’anglais, pas moyen de savoir ni où on ira exactement, ni ce qui est vraiment inclus dans tout ça…

Deuxième arrêt, au bout de la rue. Cette fois, Martin des Plages nous propose la balade pour une quarantaine d’euros chacun (dis donc Martin, ça fait une sacrée différence quand même, non??). 6 heures, pareil, bateau et lunch inclus. Lui peut quand même nous expliquer où on ira, en nous montrant des photos ultra pouraves sur sa tablette, format timbre poste. Tarif même pas négociable, et en plus il nous presse grave, soit disant qu’après ça sera trop tard pour booker pour le lendemain (ben voyons..). Il me plaît pas Martin. Et même si Polochon en a marre de cette journée et râle pask’il a pas envie de se farcir tous les tour operators de la ville, je le traîne, et on booke pas chez Martin, je l’aime pas.

Arrêt suivant, toujours au bout de la rue. Cette fois on tombe sur une Géraldine très sympa, qui nous explique tout, qui nous montre tout bien, qui nous explique que le prix inclut les droits de visite aux différents sites où on s’arrête. Sa balade à elle dure 7 heures (tiens?), pour 30 euros par tête.

Welcome to Vietnam, chacun te vend ce qu’il veut au prix qu’il veut, c’est épuisant toutes ces négociations je vous jure !

Banco, va pour Géraldine, elle a le juste prix du milieu, le bus pour aller au bateau viendra nous chercher à l’hôtel, et elle est bien plus sympa que Martin le voleur ! Tout ça nous aura quand même pris une bonne heure, avis aux futurs touristes de la baie d’Halong !

On fête ça avec un bon resto, hein 😉

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Quand tes fruits de mer sont vivants
dans des bassines, tu sais qu’ils sont frais au moins!

On est donc sur le pied de guerre à 7 heures, après un magnifique lever de soleil sur la baie.

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Nos sacs à dos sont refermés et prêts à repartir ce soir pour d’autres horizons ! Le bus nous récupère, pas (trop) en retard, et nous voilà partis. En fait, le bus t’amène à un autre bus… Qui lui t’amène au port d’où partent tous les bateaux, à 20 minutes du centre ville, dans une marina pleine d’hôtels et de parcs d’attraction.

Là tu te retrouves avec 150 pékins assis sur des chaises en plastoc à remplir la liste des participants qui fera sûrement office de manifeste au cas où on coule… A cet instant, tu peux prendre toute la mesure de l’organisation à la vietnamienne… Les bus arrivent les uns derrière les autres et dégueulent de plus en plus de touristes, qui s’agglutinent comme ils peuvent tous au même endroit pendant qu’un gonze essaie de recenser tout le monde… Mais comment tu veux savoir qui a déjà rempli ton papier Mimi, avec tous ces gens qui sont arrivés depuis que t’as fait le tour des chaises en plastique y’a 5 minutes ?? Il a l’air perdu le pauvre, on a presque envie de l’aider. Normal qu’il s’en sorte pas… Du coup ça prend 30 minutes ce merdier là !

Le temps de faire tout ça, puis de nous embarquer comme des écoliers à la queue leu-leu à travers tout le terminal jusqu’au bateau, on finit par partir à 9 heures du mat. Et Géraldine, quand on lui a demandé combien on était sur le bateau…: « 22 maximum madame ». Mouahahaaaa, c’est ça ouais… x2 ! On est au moins cinquante sur l’esquif 🙂

Bref, tout le monde est de bonne humeur, on est plutôt bien installés dans notre bateau, avec ses tables sur le pont inférieur, et un sundeck sympa sur le toit pour profiter de la balade au soleil !

Et ben, quoi qu’on en dise, la baie d’Halong, c’est supra canon ! Ouais, c’est méga touristique, ouais y’a beaucoup de bateaux qui font la balade et tu peux facilement te faire bananer… Mais quand même, ça déchire !

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On a fait du kayak autour des pitons rocheux, on a escaladé Titop Island pour une vue sublime à 360 degrés (on en a un peu chié et je me suis croûtée dans les escaliers), on est allés dans la grotte des Surprises, trop belle, même avec 14 788 personnes dedans, on a bronzé sur le sundeck avec une vue panoramique sur les pains de sucre, et en plus, on a eu une journée de soleil magnifique et sans vent (alors que la veille c’était brouillard et balades annulées, ouf!).

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Ah oui, et j’ai eu mon quart d’heure de célébrité quand les touristes chinois qui débarquaient du bateau à coté du nôtre ont carrément fait la queue pour se faire prendre en photo avec moi dans LA robe 😉

C’aurait été franchement dommage de rater ça, même si en effet, y’a quelques bateaux…

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