Martine et Polochon rentrent au bercail!!

 

Hé oui, parce que c’est déjà la fin…

Mais genre, la fin FIN, pas juste la fin d’une île ou d’un pays… La fin.

Après demain, il va falloir reprendre l’avion.

Il ne nous reste plus qu’à bien profiter des jours qui nous restent !

On va passer l’aprem sur la plage de Lahaina avec ma copine Mariana, qui était en master avec moi et qui fait sa thèse sur l’île de Oahu (ouais, dans un petit labo sur sa propre île accessible uniquement par bateau. Ben ouais, chacun sa chance hein… Nous en France, on a la raclette. Et je vous jure que ça vaut aussi son pesant de cacahuètes !!).

Bref, la plage de Lahaina, c’est plutôt LA plage parfaite pour venir passer notre dernière journée plage ! Elle est juste SU-BLIME ! Immense, sable fin blanc, pas de vagues (on est du bon coté), une eau turquoise… Et 27 millions de ricains avec des glacières, des chiens, et des enceintes portatives…

Ben oui.

On peut pas TOUT avoir…

 

On prend aussi le temps d’aller faire un tour à Pearl Harbor (oui, clairement le thème non officiel de notre voyage c’est les conflits armés…). Quand même, haut lieu historique, on se devait d’aller visiter.

Du coup, on apprend comment s’est déroulée l’attaque (pour le coup, z’ont été super fourbes les japonais…), et les multiples concours de circonstances qui ont fait que…

Sur la base, il y a of course un musée, plus plein de navires visitables (sous-marins inclus), mais il y a surtout un mémorial, construit en pleine eau, par dessus l’épave de l’USS Arizona, toujours là.

C’est l’épave la plus emblématique de l’attaque parce que l’Arizona a coulé quasiment à pic (la bombe japonaise est tombée sur sa réserve de munitions, donc explosion majeure…), embarquant avec 1177 membres d’équipage, dont plus de 900 qui sont toujours dans l’épave (soit dit en passant…). D’où le mémorial. Et la liste des noms des victimes, à laquelle on vient régulièrement ajouter les noms des survivants de l’attaque qui meurent aujourd’hui de vieillesse et qui viennent se faire « inhumer » dans l’épave avec leurs camarades…

C’est pas folichon comme visite, mais c’est très émouvant. Surtout qu’on est entourés cette fois pas de touristes mais de familles américaines qui en général accompagnent un vétéran de la deuxième guerre mondiale…

Et quant aux taches d’huiles sur l’eau… L’USS Arizona venait de remplir ses cuves quand il a été coulé, cuves qui ne sont toujours pas vides aujourd’hui, et qui continuent de fuir. Pas top vous me direz (moi aussi, je suis pas fan), mais qui dit mémorial, dit on ne touche pas… Il appellent ces fuites les black tears (larmes noires), et elle illustrent la peine et le deuil qui s’échappe encore du bateau. La légende veut que le pétrole cessera de fuir quand le dernier survivant de Pearl Harbor sera mort…

Enfin.

On aura appris beaucoup de choses, et c’est clairement un endroit à visiter. On a bien fait l’expérience au cours de ce voyage de la différence de narration d’un événement selon le pays (notamment la guerre du Vietnam au Vietnam), et là, c’est encore une fois flagrant. On a visité le musée de la bombe atomique à Hiroshima il y a deux ans, et ça nous a plutôt marqués. Et je comprends bien que l’attaque de Pearl Harbor ait marqué les américains. Mais du coup, tout le musée est axé sur les méchants japonais et les héros tombés ce jour là, en guise de justification de la motivation des américains à gagner la guerre. Quasiment pas un mot sur la fin de cette guerre avec les japonais, le projet Manhattan, la bombe atomique, ou les centaines de milliers de morts qui sont allés avec… On aurait apprécié de voir l’histoire contée entièrement jusqu’au bout. Tous les visiteurs de Pearl Harbor n’ont pas visité Hiroshima, et auront forcément du mal à relativiser une attaque par rapport à l’autre… Bref, ça n’engage que nous, mais il nous a presque semblé que la morale de Pearl Harbor aurait pu être « Ils ont tué nos héros, on a crevé ces putains d’enculés de japonais de merde, et on leur a fait bien mal. On est des américains, on peut. ». Bilan mitigé… Au moins, on aura visité un sous-marin!

On profitera de notre toute dernière journée pour aller voir un autre ex-Marseillais expatrié à Honolulu, le grand nounours du MOI, l’inénarrable Domiiiiiii !

A Hawaii avec sa magnifique petite (euh, ouais, petite peut être pas…) famille : une femme, et 3 filles dont 2 jumelles (c’est du boulot toutes ces nanas !!), Domi a trouvé un super post-doc pour profiter du soleil et des vagues !

Vous noterez bien que je parle du soleil et des vagues parce que c’est 2 choses gratuites, et qu’à Hawaii, du gratuit, y’en a pas beaucoup 😉 Ca coûte un petit bras la vie là-bas ! Mais en tout cas, les filles on l’air de bien profiter, le Domi s’est bien immergé dans la gastronomie locale et il nous a cuisiné des bons petits plats hawaiiens, bref, c’était le top cette dernière journée ! Un petite balade en bord de mer pour terminer (fallait quand même bien voir la fameuse plage de Waikiki aka la Grande Motte…), et il est déjà temps de retourner boucler nos valises…

Je vais même pas essayer de vous faire pleurer parce que c’est la fin. Vous savez pourquoi ?

Parce que, très honnêtement, on a super hâte de rentrer !

On s’est RE-GA-LÉS, genre au-delà même de toutes nos espérances, mais là, on est crevés. On bouffe des burgers et des tacos tous les jours depuis 4 semaines, on a envie d’un chez nous, d’une bonne douche à la maison, d’une raclette, de pain, de fruits et légumes frais, de voir tout le monde, de distribuer des souvenirs, de tout raconter… Bref, on a trop hâte d’être dans l’avion !!

 

Du coup, on risque pas d’être en retard à l’aéroport ! On est dans les starting blocks à 5h du mat, on passe rendre la voiture à Shams qui nous dépose à l’aéroport, et go !

Sauf que non.

 

Pas go.

 

Il est 6h00. Le vol est à 8h20. Honolulu-Los Angeles. Sauf que sur l’écran, ben y’a pas de vol à 8h20… Et aux comptoirs American Airlines, y’a personne…

15 minutes et un tour d’aéroport plus tard (l’aéroport d’Honolulu ça doit être grand comme Paris-Beauvais, y’a 3 pékins et pas de bureau information…), on finit par appeler l’agence en ligne qui nous a vendu les billets…

Sonne… sonne… sonne…

« allo , bonjour, comment puis-je vous aider ? » (pour votre information, je suis clairement tombée en Inde)

« -Monsieur j’ai un problème avec mon vol. Y’a pas de vol… »

« -Ah.. »

Oh Raoul, comment ça « ah ? », prends une initiative, regarde ce qui se passe, dis moi quelque chose, j’en sais rien, mais bouge toi !

 

Bref, après un bon 10 minutes d’attente (« ne quittez pas madame, je vais me renseigner »), joe l’indien finit par me dire…

Tenez-vous bien…

« Madame, il y a un changement sur votre vol. L’horaire a changé. Il part à 7h05 au lieu de 8h20 ». En plus, il me dit ça l’air content, genre « j’ai trouvé la solution à votre problème »

 

Et puis silence. Il s’arrête là.

 

« MAIS RAOUL, IL EST 6H30, TU CROIS QUAND MEME PAS QUE JE PEUX ETRE DANS UN AVION A 7H05, BOULET !!! »

 

« Ah… »

« Ne quittez pas je vais me renseigner… »

 

Oh putain, je bous…

Merci American Airlines d’avoir avancé notre vol d’1h20 sans nous prévenir… Joli. Parfait.

On veut juste rentreeeeeeeeeer….

 

Ah, revoilà Joe.

« Madame, on peut changer votre vol. On vous remet sur le même vol demain »

 

Demain.

Demaiiiiiiin.

Dans 24 heures.

On a plus de voiture. Pas de logement…

« et vous prenez tout en charge, paske c’est pas ma faute quand même »

« ah non Madame, ça faut voir avec British Airways (oui, parce qu’on a booké, via une agence en ligne, un vol British, opéré par American, pourquoi faire simple…). Sinon il y a aussi un vol ce soir pour Dallas mais il faut attendre là-bas 8 heures et du coup ça vous fait presque arriver à la même heure qu’en partant demain matin… Et le seul autre vol de la journée est déjà surbooké (ben oui, il peut nous rebasculer que sur des vols British/American…)

 

Polochon, on fait quoi ?

Réflexion, réflexion, réflexion…

Bon, ben va pour demain matin.

« D’accord Madame, je vous fais passer la confirmation dès que je l’ai »

 

Bon.

C’est la merde.

Première chose, trouver un endroit où dormir ce soir.

Direction booking.com. Mais trouver un logement à la dernière minute à Honolulu qui coûte pas un bras… Pas fastoche…

On finit par choisir un truc genre Airbnb mais listé sur booking.com, à 80 dollars la nuit, et pas trop loin de l’aéroport (15 bornes…).

On reçoit la confirmation. Mais le check-in est à 14 heures…

Il est 7 heures du mat…

 

Croûtage en vue…

On prévient Bob et Louss (dégoutééééés, Louss a vraiment cru que c’étais un canular…), et on croûte quelques heures, entrecoupées de coups de fil (à British : comment ça se passe ? A Joe l’Indien : j’ai toujours pas ma confirmation kestufou… Re à Joe l’Indien… et encore à Joe l’Indien… j’ai envie de mourir).

A partir de 10 heures, on tente d’appeler notre logement du soir pour essayer de négocier un check-in plus tôt. Répondeur. Répondeur. Répondeur…

Je le sens pas là… Impossible de les joindre. On tente à peu près toutes les 7 minutes…

Nada…

 

A midi (on croûte à l’aéroport depuis 5 heures…), on appelle carrément Booking.com pour leur dire qu’on a un souci avec l’ « hôtel » (qui n’en est pas un, mais plutôt un airbnb), et qu’on le sent pas… Il essaient eux aussi. Nib.

Sauf que…

Pas moyen d’annuler ta résa, tant que c’est pas l’heure du check-in et que tu as visiblement un problème de logement…

Elle sent la vraie merde cette journée…

 

Bon.

Si on mangeait, ça irait mieux non ? (toujours !)

Ben pas là.

Parce que un sandwich merdeux et pas bon au Starbucks de l’aéroport + une bouteille d’eau, ça nous revient à 20 dollars chacun, et ça nous fait encore un peu plus monter la rage ! (Starbucks faut y aller pour le café et les patisseries, pas le salé hein…)

 

Bon, il est (enfiiiiiiiin !) bientôt 14 heures. On va pouvoir tenter d’aller à l’hôtel…

On se trouve un taxi, et on se lance sur les 15 kilomètres qui nous séparent d’un lit pour la nuit…

Et le compteur du taxi monte… monte… monte…

Putain, heureusement qu’on a loué des bagnoles hein, parce que nos 15 pauvre kilomètres en taxi nous ont couté 70 dollars tout de même !!!

(re- la rage !!!!)

Et notre semi-Airbnb, il est en plein milieu d’une résidence, que dis-je, d’un lotissement (« vous êtes sûrs que c’est là, demande le taxi, incrédule…).

Et y’a pas vraiment l’air d’y avoir de la vie à cette adresse…

Quand je vous dis que je savais que ça sentait le roussi, bordel !!

Bon, il nous dépose, l’air inquiet, et je vais sonner…

Comme prévu, personne…

Une vitre pétée, fermée avec une planche, une vieille pelouse merdique, et clairement pas âme qui vive en vue…

 

Rooooh putainnnn, mais c’est la malédiction aujourd’hui…

Gentil, le taxi sait pas quoi faire…

T’inquiètes Bill, tu peux y aller on va se débrouiller…

 

Vu que j’ai déjà passé la moitié de la matinée en attente avec British et Joe l’Indien, je suis pas à ça près, et je rappelle Booking.com…

En attente…

Pendant ce temps là, Polochon fait connaissance avec la voisine d’en face, adorable, à qui on fait de la peine assis sur le trottoir avec tous nos sacs, et lui explique notre merdier.

 

Et là, pendant que je suis (encore…) en attente avec Booking, voilà que me déboule pas devant le nez un petit vieux en fauteuil roulant électrique qui me fait un petit freinage au frein a main devant le nez et se campe devant moi sans rien me dire.

« euuuuh… oui ?? »

« qu’est ce que vous faites là ? »

(alors de suite, vu mon humeur, j’ai quand même envie de lui répondre de se meler de son cul, mais bon… »)

Du coup, patiemment (et toujours en attente), je lui explique qu’on a loué une chambre dans la maison derrière moi mais qu’il y a personne…

« What ?? »

En fait, pépé, c’est le manager de la résidence, et en vrai c’est interdit de faire de la location Airbnb ici…

 

Ben oui grandpa, mais c’est pas ma faute à moi…

 

Je finis par avoir quelqu’un chez booking, qui met en route la procédure de sauvetage (ils essaient de joindre l’ « hôtel », et s’ils y arrivent pas, ils te relogent), et pendant ce temps là, Polochon, sauveteur de la journée, a réussi à faire suffisamment pitié à la voisine pour qu’elle nous ramène à l’aéroport (noooooooooooooooon, j’en peux plus de cet aéropooooooort !!!!).

Adorable ! Elle avait prévu d’emmener sa fille au parc, mais finalement, elle la laisse avec son frère à la maison, on charge tout notre bordel, et elle nous dépose devant l’hôtel de l’aéroport (au moins, on économise le retour en taxi à 70 balles !).

Heureusement, ils ont des chambres libres (à 180 dollars la nuit, mais au point où on en est, je vous dis que même si c’était le Hilton j’irais !), et Booking.com accepte de payer pour nous, même si c’est plus cher que ce qu’on avait prévu au départ (au final donc, on ne payera que ce qu’on aurait payé pour l’autre).

 

Il est 16 heures.

 

En résumé, pour faire aéroport-aéroport aujourd’hui, on aura mis 10 heures et 70 dollars…

Journée de merde !

Heureusement que le livreur de pizza livre à l’hôtel, parce que là, on a bien besoin d’un bon truc à manger bien réconfortant !

Quel périple…

Bon, c’est que 24 heures de décalage, allez.

On est au taquet à 5 heures le lendemain, de toute façon on a même pas ouvert nos valises hier soir !

Allez, cette fois, y’a des gens à l’enregistrement, on l’a pas raté !

Sauf que la machine ne nous trouve pas, donc on se farcit la queue pour aller enregistrer avec la dame…

Qui elle non plus…

Ne nous trouve pas.

 

Oh putain de bordel de merde de l’enculé du petit jésus de la bonne mère !

 

« Vous êtes sûrs que vous avez une réservation ? »

« Mais ouiiiii, j’ai reçu une confirmation !! »

« Vous êtes pas sur mon vol. Vous y étiez hier, et vous êtes marqués comme « ne se sont pas présentés, donc annulés ». En plus le vol est plein »

On a envie de mourir. Tous les deux. Pour de vrai. Meuf, on veut juste rentrer, sauve nous…

On lui retrouve la confirmation, et du coup, adorable elle aussi, elle passe 20 minutes au téléphone avec British Airways, qui avait bien confirmé notre vol, mais qui avait omis de prévenir American de notre présence…

« Madame, vous allez nous trouver des places, dites ? »

« Beeen… » (comment ca beeen ???)

« Vous risquez de pas être à coté »

Ah mais c’est que ça ?? Mais on s’en fout de pas être à coté, ça fait 4 mois qu’on est soudés à la hanche 24/24, on s’en contrefout d’être loin, tant que tu nous amène au moins jusqu’au continent américain, après on trouvera toujours un vol pour rentrer !

Au final, après quelques sueurs froides, on a des cartes d’embarquement.

Je vous laisse imaginer notre soulagement !!!

 

Et pour la petite histoire, on s’est retrouvés sur notre vol avec des gens qui eux aussi devaient partir hier, mais sur le fameux vol pour Dallas après lequel on aurait du croûter 8 heures à l’aéroport. Au milieu de la journée d’hier, on avait même changé d’avis et on avait rappelé Joe l’Indien pour lui dire de nous mettre sur ce vol là, tant pis, au moins on était en transit vers la maison, même s’il fallait croûter quelque part longtemps, psychologiquement on était en route quoi… Sauf que comme il avait déjà fait la demande à British c’était trop tard. J’avoue qu’on était dégoûtés. Mais finalement, dans notre malheur, on a eu de la chance, parce que ce vol là, il est jamais parti au final. Fuite hydraulique. Au bout de 3 heures assis dans l’avion, il ont finalement débarqué tout le monde et ils les ont collés dans notre hotel ! Et c’est comme ça que les anglais qu’on vient de rencontrer se retrouvent aux aussi sur notre vol de ce matin. Et heureusement qu’ils ont négocié de pas reprendre exactement le même plus tard aujourd’hui, parce que American n’a toujours pas reçu la pièce de remplacement (qui vient du continent, et y’a que 3 vols par jour…), et donc l’avion n’est toujours pas réparé, et ne partira probablement toujours pas aujourd’hui…

Bref, on rentre.

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