Martine, Polochon et le serpent

Et c’est reparti (oui, le Vietnam, c’est sportif ! Pas le temps de trainasser à gauche à droite!)…

Cette fois, pas de train couchettes ou de bus de nuit, on va pas loin, juste quelques petites heures de bus. On va à Hue, l’ancienne capitale avec sa citadelle impériale. Bon, c’es pas un bus de nuit, mais c’est quand même un bus-couchettes, c’est pas grave, on gère, on est des pros de la couchette maintenant ! Le plus dur c’est d’essayer de bien enfermer tes pompes dans le sac plastique que te donne le chauffeur (pas le droit de monter dans le bus en chaussures) pour que tes voisins ne meurent pas tous d’une intoxication au gaz…

Quelques heures plus tard, nous voilà arrivés à Hue, c’est déjà la nuit, et il nous faut localiser notre guesthouse. Heureusement, c’est pas loin du bus, on a pas besoin de marcher 2 bornes harnachés comme des sherpas. Et bien sûr, étape numéro 1… trouver à manger !!

Grâce au Routard, on découvre une petite cantine à 5 minutes à pied de la guesthouse, qui fait touuuuutes les spécialités du centre Vietnam, et d’excellents shakes aux fruits (parce qu’à Hue aussi, y’a plein de spécialités culinaires ! Décidément, on kiffe de plus en plus le Vietnam nous!!)

On tente le Bun Bo de Hue (un Bun Bo un peu spicy, en version soupe, miam!) et les nem lui (nems de Hue). On a même décidé qu’on reviendrait manger là tout le temps  (enfin, Pinochet a décidé…)

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Après une bonne nuit de sommeil, on établit un plan d’attaque (la encore, c’est le ministre de la logistique qui établit le plan… ceux qui ont déjà fait des vacances ou Disneyland avec Hulk connaissent son talent pour ça!). Y’a une montagne de choses à voir à Hue, en ville et autour, desfois un peu loin. Le Routard nous dit que c’est sympa de prendre le bateau pour aller visiter les tombeaux impériaux un peu plus loin, mais quand on demande à la guesthouse, il dit y’a pas de bateaux… Mystère…

Après un petit-dej qui déchire à la boulangerie française du quartier (et des toasts à la Vache Qui Rit, un des restes de la culture française au Vietnam, alléluiah!) pour replacer toutes les infos qu’on a sur la ville, on décide d’aller faire un tour dans un café tenu par des français qui, dixit le Routard, font aussi un peu agence de voyage et sont de bon conseil ! Et en effet, après 30 minutes de papotage avec l’un des 2 frères proprio du café – très sympa – on décide qu’on va se faire toutes les visites en scoot (le bateau c’est cher et ça vaut pas le coup), et on a même prévu l’itinéraire du lendemain pour optimiser à la fois les visites et le temps de trajet, pfiouuuuu !

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Premier arrêt, of couuuurse, la cité impériale ! Elle est immense, et si les bombardements américains ont bien tatané quelques parties de la cité, il reste encore pleeeiiiiin de choses à visiter !

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On traverse le palais du trône (ou palais de l’harmonie suprême, ça claque plus!), en tentant de faire quelques photos volées du trône en question (on est pas français pour rien hein… Si y’a un truc interdit, on veut forcément le faire…), et nous voilà au cœur de la meule ! Je m’applique, les yeux collés sur la micro-carte du Routard, pour faire les trucs bien dans l’ordre (et faire plaisir à Poloch, bien sûr si ça ne tenait qu’à moi on errerait sans but pour « voir »). A la sortie du palais, on devrait arriver à la Cité Pourpre Interdite. Mais c’est fabuleux ce nom, ça me fait rêver, je m’imagine déjà un truc sorti tout droit d’un Disney avec une mini citadelle en pierre foncée (pas violet les cailloux quand même, j’irai pas jusque là…), une belle princesse enfermée dans la tour, des passages secrets… Bref, je veux voir ça j’en trépigne !!! Vite vite Poloch, arrête de mater la maquette miniature de la ville, oublie la vidéo là-bas au fond (c’est tout en viet de toute façon!), on va voir la truc interdite !!

On sort du palais, et là… devant nous…….. rien.

Du tout.

Un grand terrain vague.

Merci la guerre du Vietnam ! Adieu la cité pourpre interdite, la version vietnamienne de la reine des neiges… Au moins remarque, je peux garder en tête l’image que je m’en suis faite !

On continue, on se fait le temple The Mieu, ou temple des générations. Il est dedié au culte des ancêtres de la dynastie Nguyen (c’est pour çaaaa qu’il a des Nguyen partout alors??). Il est trop beau, tout laqué de rouge avec ses petites portes en bois, on aurait envie de s’installer dedans au frais avec une petite boisson glacée et d’écouter les criquets dehors allongé sur un coussin (si y’avait pas, bien sur, un million de touristes dedans, pieds nus, avec leurs pieds qui puent (les miens inclus…)).

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Moi, s’il fallait commencer la construction du temple à la mémoire de la dynastie Galeron, au lieu des 9 urnes dynastiques devant le temple, on disposerait des petits verres à apéro, et le culte se ferait avec, toute l’année, du rouge et du whisky, et pour la spéciale du mois d’août on passerait au rosé/Ricard… Et puis on peindrait le temple en bleu « îles grecques », paske Louss aime pas le rouge (la couleur hein…), et que Bob, étant donné son sens artistique et son goût des couleurs, je me demande s’il est pas daltonien… Bref…

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On traverse ensuite la résidence Dien Tho, ou résidence de la longévité de longue durée. Un peu à double tranchant ce nom, quand on sait que c’était le palais de la vieille : la reine mère. C’est très joli, avec des petits bassins et des péristyles à colonnes de bois, même si c’est pas complètement tout rénové, et que certains coins sont encore en ruines.

On finit le tour complet de la citadelle tranquillement, après tout, on est pas pressés ! On longe la (fabuleuse…) cité pourpre interdite, on aperçoit la bibliothèque, et on décide même de pousser jusqu’au théâtre, pour voir, quitte à être là on visite tout !

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Bon, comme ils rénovent plein de choses, qu’ils repeignent les toits et tout et tout, il nous faut d’abord passer sous les échafaudages et traverser des planches et des bâches en plastique. On se retrouve dans une allée un peu perdue avec zéro touristes, on se demande même si on s’est pas gourés quelque part vu qu’on se retrouve nez à nez avec un des mecs des travaux… Mais bon, comme il a pas l’air de nous crier dessus en vietnamien, c’est que ça doit pas être interdit d’être là, on est d’accord ?

Et là, Polochon me dit nonchalamment « oh, tiens, y’a quelque chose qui bouge là vers le mur ». On a tellement l’habitude des gros lézards que ça nous semble normal les touffes d’herbes qui bougent le long du mur… Sauf que là, en fait, y’a beaucoup de touffes qui bougent, enfin sur une certaine longueur… On commence doucement à se dire que c’est sûrement pas un lézard cette affaire là… Et en effet, en s’approchant, en fait c’est pas un lézard, c’est un bon long serpent… Mmmmmm….

Bon, il est pas très épais, heureusement. Et il est pas fluo, il est marronnasse. Ca doit bien vouloir dire qu’il est pas méchant non ? Cela dit, le Kevin Berjoan du BTP qu’on vient de croiser a lui aussi aperçu la bête, et fait des bonds… Ca sent le sapin…

Il essaie de l’attraper ce fou trac !! Mais pourquoi, pourquoiiiiii tu fais ça Kévin ???

Me dis pas que c’est pour nous le montrer ??

Après plusieurs essais (la bête tente de s’enfuir, bien sûr), il finit par l’attraper par la queue ! Oups, le monstre lui échappe ! Il retente, et cette fois, en un seul mouvement, non seulement il l’attrape mais en plus il le projette d’un coup de l’autre coté du mur d’enceinte du bâtiment à coté de nous (j’espère qu’il y avait pas une américaine en tongs en train de faire un selfie de l’autre coté du mur, sinon ça a du lui faire drôle!!).

Il a l’air soulagé, nous aussi…

Mais il y a été tellement fort pour se débarrasser de la bête – façon videur de boîte qui gère les relous beurrés – qu’il en reste un bout de notre coté du mur…

Si si… Un petit morceau du bout de sa queue qui frétille encore à mort – iiiiiiiiiii

Mais genre pendant encore un bon 2 minutes le truc s’est tortillé dans tous les sens, j’ai même pas osé le toucher tellement ça avait l’air doté d’une vie propre (pourtant c’est pas comme si il allait instantanément lui pousser une nouvelle tête…). Pfiouuuu, merci Kévin !

On a peut être risqué notre vie, sait-on jamais…

On devrait fêter ça avec un peu de bouffe, non ? 😉

Bon, la citadelle, c’était easy, maintenant on s’attaque au reste des trucs à visiter à Hué, à savoir la pagode de Thien Mu et les tombeaux impériaux, qui sont a l’extérieur de la ville. Heureusement que Polochon gère bien la conduite en scoot, paske déjà qu’à Nha Trang j’étais pas rassurée, mais alors là, on est dans une grande ville, avec des feux en panne aux carrefours principaux. Rien que d’y repenser j’en ai des sueurs froides…

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On arrive sans encombre à la pagode, et comme je voudrais faire quelques photos avec la robe, il faut d’abord localiser un moyen de la mettre sans me foutre à poil au milieu des touristes… On part donc à la recherche des cabinets (mais vu l’état des cabinets vietnamiens, c’est pas gagné non plus hein…). Bref, on finit pas trouver des cabinets bien pouraves dans un coin, et là, oh chance, y’a une douche qui en pleine journée ne sert à personne, et qui n’est donc pas trempée d’eau/pisse boueuse, et où je peux donc enfiler ma robe sans qu’elle finisse pisseuse/cracra/dégueu (ce qu’elle est déjà – enfin pas pisseuse non…)

Allez, quelques photos avec les bâtonnets d’encens et les bonsais, quelques chinois qui surkiffent, et nous voilà repartis en scoot pour les tombeaux. Cette fois je garde la robe ça sera plus simple que de l’enlever et de la remettre partout ! Il faut donc s’assurer qu’elle ne traine pas sur le pot d’échappement (sinon je prends feu) et qu’elle ne se coince pas dans la roue arrière (sinon je finis cul nu…). Donc, je tiens tout le merdier relevé sur mes genoux, et ça me donne l’impression d’avoir une couche entre les jambes ! Le tout avec les chaussures de rando, le sac à dos sur le dos, et le poncho transparent par dessus le tout (hé oui, il pleut…), et là, on a le total look qui déchire…

On va d’abord au tombeau de Minh Mang, c’est le plus loin. Heureusement que Poloch gère toujours bien la navigation, on se perd même pas ! Juste avant d’arriver, on croise une mamie sur le bord de la route qui agite ses bras comme des sémaphores et nous fait signe « c’est là, c’est là !! ». Le temps qu’on réalise, on l’a déjà dépassée, donc nous voilà à faire demi-tour à la Marseillaise pour y retourner.

« Faut garer la moto ici ! ». Ah, ok. Et ça coûte combien (puisque les vietnamiens ont totalement masterisé le parking payant pour les touristes en scoot, où que tu ailles… Je soupçonne que même si tu veux aller acheter des tampax au supermarché tu trouveras un mec qui te fera payer 2 euros de parking devant l’épicerie…) ? « Ah, ça coûte rien si tu bois un coup chez moi en sortant »…

Mmm…

Bon, de toute façon j’avais déjà envie de boire un coup, alors tant qu’à faire…

C’est parti, on s’arrête, on se gare, le chaton de la mamie se prend d’un amour violent pour le tulle de ma robe qui flotte au vent… Et on suit les indications de mamie pour aller au tombeau. On se rend compte en route, sur le chemin pourave plein de cailloux et de boue qui longe le mur extérieur qu’en fait on s’est pas du tout garés à l’entrée officielle du tombeau, mais qu’on s’est fait alpaguer comme des bleus ! Pas grave remarque, mais du coup on se tape 500 mètres de bouillasse en robe de mariée pour arriver à la guitoune (officielle cette fois) de l’entrée du site ! (ah la la, trop forts ces vietnamiens pour trouver des moyens de faire du bizness!)

On a trop de chance remarquez, parce que comme il est pas encore 14 heures, y’a personne sur le site (genre pour de vrai, on est 4 en tout ! – Les groupes de touristes chinois font toujours un break pour le lunch, et du coup, ils visitent pas à cette heure-ci, tant mieux pour nous!). On profite tranquillement, et ça valait le déplacement, le parc avec le lac (artificiellement creusé à l’époque) est immense et magnifique, avec des carpes koi qui attendent sous le pont qu’on leur jette des miettes, et un pavillon magnifique en haut de la colline face au tombeau. Y’a pas un bruit, quelques crissement d’insectes par-ci par-là, ça donne envie d’y faire la sieste, il avait choisi un bon spot Raoul pour se faire enterrer ! En plus, il est mort un peu tôt, ils ont eu besoin de deux ans de plus pour finir le bordel…

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Du coup, une fois que t’as fait celui là, les autres tombeaux sont vachement moins beaux, et moins grands. Par contre, le tombeau de Khai Dinh s’il est plus petit (c’est juste un bâtiment en haut d’une colline), il est nettement plus original ! Le batiment c’est un peu l’enfant naturel du palais du facteur cheval et du siège du KGB, avec un peu de pagodation dans les coins… La pièce tombeau ça pique les yeux tellement y’en a partout et ça brille. Il paraît même qu’ils ont brisé de la porcelaine de Chine inestimable pour mettre sur les murs, ça m’étonne pas de lire que le mec était un peu mégalo… Ca file le tournis, je sens venir la crise d’épilepsie avec tout ça !

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Je croi qu’on a eu notre dose de visites pour la journée… Et si on buvait l’apéro tranquille, hein ? Au deuxième Mojito, on s’est fait saucer sur la terrasse, mais ça, c’est les risques du métier d’explorateurs tropicaux ! On finit avec un petit dîner délicieux de porc à la cacahuète dans un micro micro bouib à coté du bar, et cette fois, les tables et chaises sont tellement au format dinette que le Hulk en reste le cul coincé dedans ! Mais c’est tellement bon qu’on s’en prend même pour le lendemain, vu qu’on va passer 7 heures dans le bus pour aller visiter les grottes de Phong Nha, entre Hué et la baie d’Halong terrestre, notre prochaine étape !

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C’est d’ailleurs les 7 heures de bus les plus longues de notre vie (pour une fois, pas les plus inconfortables, on est dans un vrai car), mais surtout à cause des deux anglais et de l’américaine qui sont autour de nous et qui discutent le bout de gras ultra fort (on sait touuuuuuute leurs vies), et qui finissent par s’endormir 10 minutes avant qu’on arrive (je me suis retenue de faire bordel juste quand ils s’étaient endormis pour leur rendre la pareille!).

Phong Nha, c’est le trou du cul du trou du cul du loup. C’est un parc national, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité tout de même, au find fond du centre-ouest du Vietnam, 30 bornes à l’ouest et t’es au Laos ! Le français de Hué nous a dit d’aller louer une moto à l’auberge de jeunesse du coin, Easy Tiger. Et là, tu comprends pas, mais tu rentres là-dedans et c’est une usine à gaz… Il doit y avoir au moins 100 personnes qui pioncent dans ce truc, ça braille, ça bouffe, ça picole (ouais, à midi ouais), ça dragouille façon backpacker, et tu sais pas d’où ils sortent tous ces gens… Mais qu’est-ce qu’ils foutent là ?? Y’a rien ici, 3 grottes, la moitié de l’ombre d’un magasin pour acheter un coca, des rizières autour avec des cimetières au milieu… No comprendo. OK, le Routard le vendait pas plus que ça, alors que le Lonely Planet en fait tout un chapitre (ceci aiderait à expliquer cela…) mais quand même, à part les 3 grottes que tu peux visiter, et même si tu rentres dans l’une des trois en tyrolienne et que ça claque, le reste des grottes c’est qu’en expédition ultra-chère pour les spéléos super-confirmés (et vu la dégaine du backpacker moyen du gourbi, je doute fort qu’ils aient miss 400 balles dans une balade pour voir les grottes ++). Bref, le mystère est total, mais on s’en fout.

On va demander notre loc de moto à la réception. « On loue pas de motos ». Ah, bravo Francis, tu nous envoies là où y’a même pas de scoots… « Mais t’inquiètes, à coté ils en ont ». Of course, y’a toujours une solution au Vietnam 🙂

Et il pleut toujours…

Nous voilà repartis sur un nouveau destrier, toujours en poncho plastique comme des clodos.

On va d’abord visiter LA grotte de Phong Nha, celle qu’il faut atteindre en barque, histoire d’être sûrs de la voir ! Là encore, ce serait pas drôle si c’était trop facile… Y’a un prix par personne pour prendre le bateau, mais aussi un prix par bateau. Je m’esplique… Plus t’es nombreux dans le bateau, moins ça te coute cher, puisque tu divises le coût du bateau, que tu payes en plus du prix de ta balade. On est pas sortis, y’a personne sur le parking, il pleut des seaux… On finit par alpaguer un italien et une israélienne qui passent pas là et qui ont l’air d’hésiter pour faire la balade. On papote, on argumente, on tente de les convaincre, ils savent pas, finalement oui, en fait non, on est pas sûrs… Bref, vous connaissez la patience légendaire de Polochon, surtout que pour le coup, on est un peu limités par le temps (dans 4 heures il fait nuit, la balade dure une heure et demie, et on veut voir d’autres grottes après…). On laisse tomber, tant pis, on paiera 5 euros de plus chacun (ouais je sais, quand on voyage dans les pays pas chers, on finit par négocier ou essayer d’économiser des sommes ridicules quand on compare à ce qu’on aurait payé chez nous ne serait-ce que pour manger le porc au cacahuètes du petit-dej… bref…). Et puis finalement quand on monte dans le bateau, c’est 2 allemands qui nous alpaguent pour monter avec nous ! « Mais bien sûûûr qu’on partage, on a des têtes à vouloir se faire une balade romantique en poncho plastique dans notre dragon boat même pas peint en dragon un jour de pluie ?? ».

Si la balade en barque est assez sympa, ce qui l’a moins été c’est l’armée de guêpes albinos (oui, elles étaient jaunes et orange pâle, j’improvise le nom) qui vivait sur le bateau, planquées dans les gilets de sauvetages derrière nos sièges, dans les rideaux, partout… J’ai beau pas craindre les guêpes, j’étais pas tranquille, et Polochon non plus. Steph, t’aurais mouru 200 fois… Surtout qu’elle étaient énoooormes, limites des frelons ! Entre l’aller et le retour on en a tué 3 et tenté d’en assassiner bien plus, c’était un combat de tous les instants ! Brrrr….

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Les guêpes de l’angoisse…

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Mas la grotte valait le combat ! Comme on est en pleine saison des pluies, le niveau de la rivière souterraine est trop haut pour entrer dans la grotte en barque, donc on s’arrête à l’entrée et on rentre à pied. Elle est immense, avec des stalactites et des stalagmites gigantesques, commes des méduses immenses suspendues au plafond ! Bien éclairée, avec une mini-cascade à l’intérieur, je comprends qu’elle soit inscrite à l’UNESCO ! On est arrivés au moment où un groupe de touristes (chinois, mais c’est pas la question) sortait, donc du coup, y’a personne avec nous dans la grotte et le silence est total. On entend juste le bruit de l’eau qui glougloute et de la cascade, on ose même pas parler (rare pour moi…), c’est un peu surréaliste comme décor !

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Mais alors, les autres grottes ? Pas possible qu’elles soient mieux… Est-ce que ça vaut le coup d’y aller quand même ? Bon allez, on a quelques heures et un scooter, on y va !

Après moults consultations du Routard, du Lonely Planet, et discussions avec les backpackers qu’on a croisés, 2 grottes sont des must-see : Dark Cave et Paradise Cave.

C’est tout de même à 20 bornes du bled, donc faut pas trainer.

Et comme Dark Cave est sur la route de Paradise Cave, on s’arrête d’abord là pour voir. On avait lu que celle là était un peu aménagée pour amuser ses visiteurs… En fait c’est un parc aquatique, c’est plus une grotte… Quand on arrive devant, on ne voit qu’une nuée de touristes en zlip et bikinis qui font la queue. Mmmm… Déjà, on a pas envie de faire la queue. Deuxio, on a pas de maillots de bain. Qu’est-ce que c’est que ce truc ??

On va quand même demander si on peut juste visiter la grotte, on sait jamais… En fait non. Ils ont fait vraiment monté un semi-parc d’attractions où, pour atteindre la grotte, qui est de l’autre coté de la rivière, tu te lances en zlip en tyrolienne, pour atterrir dans la boue, jouer, et revenir en barquette. Pas qu’on a pas envie de s’amuser loin de là, mais de toute façon, je doute qu’on nous laisse faire la tyrolienne à poil. Et en plus, du coup, tu vois pas vraiment la grotte, tu te retrouves juste à 50, dont beaucoup d’américains bruyants (plus que moi, et c’est pas peu dire…) en train de hurler et de patauger dans la bouillasse sans éclairage et pieds nus, donc pas d’explo clandestine non plus…

On réenfourche notre monture et on se casse, direction Paradise Cave !

Pour y arriver, faut encore faire quelques bornes depuis Dark Cave, en passant pas une route qui virole sympatoche avec des éboulis de rochers en plein milieu des voies. Et le mieux, c’est que pour arriver à l’entrée de la grotte, il faut d’abord prouver ta valeur en réussissant à faire monter à ton véhicule quel qu’il soit la montée de l’angoisse… Notre scoot a bien failli ne pas réussir, avec la poignée des gez à fond on devait être à 0,2km/h dans la montée, j’ai vu le moment ou faudrait descendre pour pousser ! Et après la montée de la mort, y’a la descente de l’apocalypse (au cas où t’aies survécu à la montée), où la route est couverte d’une espèce de mousse/vase ultra glissante que même à pied tu te crois sur le verglas de février à Villefranche-sur-Saône. Bref, une épreuve en soi !

D’ailleurs on croise une paire d’australiens en moto qui viennent de se croûter à l’entrée du parking !

Pour accéder à la grotte depuis le parking, faut marcher pas loin de 2 kilomètres, sinon tu peux choisir de payer (beaucoup) plus pour prendre le petit shuttle électrique. J’aurais bien voulu, mais Poloch dit que ça nous fera du bien de marcher un peu. Allez, ça a pas l’air trop dur, je m’incline. C’est sans compter sur la vase patinoire qui recouvre touuuuuuut le chemin jusqu’à la grotte, j’ai manqué de me maraver 284 fois juste à l’aller… Quand t’arrives enfin au bout du chemin, soulagement… De courte durée. Il reste 550 mètres de montée… Et là, si tu croyais que t’en avais chié sur le chemin, tu te fous le doigt dans l’oeil ! Je pense qu’ils ont mis 550 mètres pour nous faire plaisir mais qu’en vrai y’avait 2km. J’en vois pas le bout, j’en chie ma race, tu montes une pente de la mort, tu fais un virage en épingle, tu remontes une autre pente de la mort, encore un virage, et tu continues pendant l’éternité de la vie des rats de la fin des temps… Je déteste Polochon de m’avoir emmenée là (c’est normal, chaque fois qu’on fait un truc dur, je le déteste de m’avoir emmenée, même si c’est moi qui l’ait voulu, il aurait pu se perdre pour une fois non ?? Il a l’habitude rassurez-vous, je l’ai quitté que 5 ou 6 fois dans la montée, ça va ;)). Pfiouuuuuuuuuu, on arrive enfin touuuuuuut en haut, à l’entrée (la vraie, la caverne, je la vois!) de la grotte ! Et ben, ça se mérite Paradise !

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Et pour nous récompenser, on DESCEND dans la grotte, par des escaliers en bois faciles, des marches égales, et même pas glissantes ! Un vrai bonheur (ça tient à pas grand chose hein!). Et alors là, même si on pensait que ça serait difficile d’être plus beau que la grotte d’avant, et ben ça l’est ! Surtout parce que c’est ultra gigantesque !! Tu visites le long d’un caillebotis de bois qui semble ridicule dans l’immensité de la grotte, le plafond à des dizaines de mètres au-dessus de nous, tu garerais 5 bus cul à cul dans la largeur, avec des formations de stalagtites et de stalagmites immenses, énormes, on dirait des jardins de sculptures, en fait on se croirait dans un musée d’art moderne, c’est assez fantastique!! Cette fois, c’est parce que c’est la fin de la journée (on a pris les dernières entrées avant la fermeture) qu’on est quasiment seuls, ça résonne à mort, on entend les ploc-ploc des gouttes d’eau qui tombent du plafond, c’est waouh !

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En plus, ils sont trop forts, ils te font monter la montée de l’angoisse pour arriver à l’entrée de la grotte, comme ça tu redescends dans la grotte et tu ressors en bas ! What ? Comment ça un cul de sac ?? Comment ça je viens de descendre 350 marches d’escaliers pour un cul de sac ?? Et comment ça je dois les remonter pour sortir ??? Noooooooooooooooooooonnnnnnnnn…..

Je redéteste Polochon (tout est de sa faute).

Et heureusement que la grotte est belle, paske faut voir comment je peste en remontant touuuuus ces escaliers, puis en redescendant les escaliers qui correspondent à la pente de la mort qu’on a montée à pied, puis je peste encore en glissant sur les 2 km de mousse jusqu’au parking…

Et après c’est Polochon qui peste contre la route qui essaie de nous tuer entre sa mousse et sa montée.

Putain, on est contents de s’en sortir entiers de cette affaire là !

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