Martine et Polochon à la plage!!

Promis, cette fois je vous refais pas un Vietnam…

Aux Philippines, on s’est fait plutôt plaisir, et on s’est contentés d’alterner entre plages et jungle, avec (of course!) quelques bus entre…

Donc je m’en tiendrai à 2 articles de blog seulement, ça fera toujours ça de moins à lire hein !

Des souvenirs de lechón plein les papilles, nous voilà partis pour explorer la province de Palawan ! (D’ailleurs vaut mieux qu’on se garde les souvenirs de bonne bouffe, paske c’est pas souvent top…)

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Le Tocino...
= porc du petit dej...
Et le Godzilla
du pancake...

Histoire de faire la visite dans le sens inverse de tout le monde, on a décidé d’atterrir à Coron, sur l’île de Busuanga, et de redescendre Palawan jusqu’à Puerto Princesa à grand renforts de ferries, de minivans, d’autocars et de mobilettes !

On atterrit donc dans le microscopique aéroport de Coron, qui gère le tapis à bagages à l’indonésienne (= à la mano) et duquel tu pourrais faire le tour en courant 10 fois en 10 minutes (bon, moi, je pourrais pas, mais Polochon oui!)!

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Techniquement, l’hôtel qu’on a booké nous fournit un shuttle gratuit (« il sera à la sortie de l’aéroport » qu’ils m’ont dit, « avec une pancarte à votre nom… »). En effet, à la sortie, y’a notre nom sur un grand tableau blanc… avec personne à coté ! Je branche un mec qui a l’air de gérer tout ce merdier, je lui dis où on va (au Divine Castle – ouais, c’est le nom de l’hôtel…). « Ah OK ! No soussaï, monte là-dedans ! ». En fait, il nous jette dans le premier van venu, qui est déjà plein de monde et qui galère à rentrer notre merdier, et direct on y va ! Pas moyen d’être sûrs que c’est le bon shuttle, de savoir s’il va falloir payer quéchose, de savoir où qu’il va exactement… A la philippine quoi ! Ca inquiète Polochon toute cette logistique approximative…

« Bah, on verra bien, on arrivera bien quelque part, non ? » 😉

Et bien sûûûûûr qu’on arrive quelque part ! C’est à la philippine, mais ça roule toujours bien ! C’était le bon shuttle, on a rien payé, il nous a bien amené au bon hôtel, et tout s’est passé comme sur des roulettes.

L’Asie du Sud-Est, ou comment faire l’apprentissage du lâcher-prise !

Ah le Divine Castle… Un vrai « château ».

Bien sûr.

Divin même 😉

Bon, au moins on a la clim, et la chaîne philippine du basket à la télé… Et la vue est – quand même – assez divine…

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Si on est venus à Coron, c’est surtout pour plonger encore un peu ! Ils ont plein d’épaves de bateaux japonais coulés pendant la seconde guerre mondiale (des ravitailleurs, des bateaux de maintenance pour les avions, etc.), et c’aurait été dommage de rater ça !

Donc, notre premier arrêt, c’est bien sûr le centre de plongée, histoire d’organiser les prochains jours autour de notre objectif principal (logistique, logistique, vous croyez quand même pas que Polochon va se laisser délogistiquer comme ça par les Philippins, si??). Sur les conseils de presque tout le monde, on va chez Corto Divers (encore un proprio français!), et on se réserve une petite journée sympa avec 2 plongées épaves, ça va déchireeeeeer !!!

Mais comme le lendemain c’est déjà un peu blindé, ça sera pour le jour d’après, donc on a plus qu’à remplir le lendemain avec une petite excursion de Island Hopping – l’activité favorite des touristes à Coron, qui consiste à passer la journée sur une bangka (mais si, le bateau papillon là avec ses flotteurs sur les cotés!) et promener d’île en île et de plage en plage.

Bien évidemment, y’a 2467 agences de voyages qui te proposent ce genre d’excursion dans le quartier ! Ils ont quand même plus ou moins tous les mêmes offres, « à peu près » aux mêmes tarifs. Mais bon, même si c’est moins pire que la baie d’Halong, faut quand même en faire quelques uns histoire d’être sûr de pas te faire empapaouter…

Du coup, le lendemain, on est au taquet à 8heures du mat’, prêts à embarquer pour la journée !

D’abord, rencard à l’agence de voyage, pour prendre le tricycle qui nous amène au bateau.

Ah oui, on a pas encore parlé du tricycle ! Pour l’instant, on avait découvert que le Jeepney à Cebu, mais là, on fait connaissance avec le tricycle ! C’est un peu comme un tuk-tuk, mais pas vraiment. C’est croisé avec un side-car, mais t’es assis à la hauteur du pilote… Bref, à Coron, y’en a un milliard, tu peux monter à 4 dedans, charger 7 tonnes de bordel, y’en a même des 3.0 tout électrique !

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On se fait déposer au port, au milieu des magasins bouibifiques qui vendent de tout, et des vendeurs à la sauvette qui veulent absolument vendre à tout le monde des sacs étanches – pour ton téléphone ? J’ai ce qu’il faut ! Pour tes habits et ta serviette ? J’ai aussi ! Sinon j’ai plus grand encore si tu veux !

Vu le nombre de gens qu’on croise qui ont tous les mêmes sacs étanches, je vais m’avancer un peu et dire qu’il sont plutôt bons vendeurs les gonzes !

Enfin, on finit par embarquer, avec un couple d’espagnols, et un couple de chinois (+ un allemand qui s’est gouré de bateau et dont on finit par se débarrasser, en plus il était un peu relou…). On trouve notre capitaine de bateau, un petit philippin avec une coupe de cheveux bombastique, à la borderline-Pogba, mais plutôt eighties – en vrai, pour ceux qui s’en rappellent, c’est Ruffio dans Hook. Si, Si, voyez par vous mêmes…

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Bref, on a tout : les gens, le guide, le capitaine, la bouffe pour midi dans des sacs plastiques en plein cagnard, on peut y aller !

Et pour y aller, y’a plus qu’à démarrer le bateau (paraît que c’est le plus rapide de Coron). Facile, non ?

Sauf que c’est pas un bateau qui démarre avec une clé. Ruffio te fait pousser tes pieds, il soulève la grande plaque de contreplaqué sur le pont, il envoie les mains dans le moteur, et… il fait les fils !

Oui.

Si, si.

On démarre en faisant les fils de notre bateau.

Et ce, toute la journée, à chaque fois qu’on s’arrête, on remettra ça. Et on arrêtera le moteur en déroulant les fameux fils…

Welcome to the Philippines !

Suffit de pas y penser et ça ira, tout va bien se passer 😉

Et c’est vrai qu’il est ultra rapide le Ruffio ! Du coup on arrive en prems à CYC beach, techniquement encore sur l’île de Busuanga, et donc la seule plage accessible gratuitement aux locaux (sinon faut payer une taxe pour aller sur les îles autour). Bon à 8h30 du mat, un jour de semaine, c’est pas blindé, mais apparemment, le weekend, c’est la java 😉

On en profite pour snorkeler un peu tranquillement, sur le petit tombant de corail complètement délabré par tous ces bateaux et ces touristes, mais qui a clairement du potentiel ! Bon, au bout de 10 minutes, la suite des bateaux-papillon nous rattrape et on se fait envahir de touristes plus ou moins locaux qui explorent le reef en flottant dans leurs gilets de sauvetage orange (ben oui, quand tu sais pas nager, vaut mieux!)

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On pourra profiter de la vitesse du Ruffio boat tout la journée, en arrivant à chaque fois 15 minutes avant tout le monde, avantage non négligeable sur un parcours uuuultra blindé de touristes ! Ilots, criques planquées, épaves, plages secrètes, jardins de corail, franchement, c’est assez sublime ! On s’arrête pour manger sur une petite plage avec des paillottes, histoire d’être un peu à l’ombre quand même.

Là, on rencontre le cousin du chat du Cambodge (si, rappelez vous, celui qui jouait avec le singe – enfin plutôt celui que se faisait sexuellement agresser par le singe vous me direz… bref). Celui-là a décidé de s’amuser avec… un serpent !

Oui, oui.

Y’a des serpents sur la plage, désolée pour les phobiques qui se croyaient à l’abri des dangereux reptiles sur le sable…

Et puis alors il y va gaiement le minou. Bon, le serpent est petit, et ça doit sûrement faire un moment que grosminet le harcèle vu l’état dans lequel il est !

Bichette…

En même temps, le chat s’est quand même fait gnaquer quelques fois (dieu seul sait s’il est toujours en vie…) !

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Bon, Ruffio et notre guide se sont chargés du déjeuner pendant qu’on faisait des tours de plage, grâce à l’ingénieux barbecue (à braise…) installé à l’arrière de la bangka (en bois…). Bien organisés, ils s’y sont pris à l’avance (ouais, pour faire cuire à manger pour 6 personnes du 20cm2 de grill, t’as intérêt de prévoir le temps qu’il faut). Mais avec tout ça, manger du poisson grillé qui a refroidi depuis 2 heures, accompagné d’un bloc de riz (surement cuit au petit matin à la maison et embarqué dans un Tupperware), c’est pas vraiment le meilleur lunch de ta vie… Je vous avoue qu’on s’est pas foncièrement régalés, et j’espère que ces deux là sont pas souvent chargés du dîner à la maison…

On finira notre balade en découvrant Twin Lagoon et Kayangan Lake, 2 incontournables de Coron. A Twin Lagoon, tu peux nager dans un petit et un grand lagon qui communiquent par une pitchounette caverne sous-marine, mais surtout, ce qui est cool, c’est que l’un est d’eau douce et l’autre d’eau salée, ce qui nous fait un beau mélange d’eau dans les deux, avec des températures qui passent du chauuuuud au froiiiiid selon où tu nages, et le mélange des deux eaux qui te fait voir tout flou quand tu nages dedans (c’est l’effet Cenote pour les plongeurs qui on tâté du Yucatan!), c’est vraiment super canon ! Kayangan Lake c’est un lac d’eau douce en haut de l’ile de Coron, mais tu dois d’abord te taper 10 minutes d’escaliers de la mort pour y arriver ! Il est entouré de cavernes lunaires où tu peux rentrer te balader, et surtout, après avoir passé la journée à flotter dans les lagons d’eau de mer, tu te retrouves super « lourd » dans l’eau douce, t’as même l’impression de galérer pour te maintenir hors de l’eau !

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Malgré les touristes, on en a vraiment pris plein les yeux pendant cette journée !

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Et la journée du lendemain, avec une nouvelle balade en bangka (plus grande cette fois, et avec une clé pour démarrer!), sera tout aussi belle ! Après 2 heures de trajet pour arriver sur le premier spot de plongée (du coup, on en a profité pour voir les autres îles du coin!), on se jette à l’eau sur la première des 2 épaves japonaises de la journée. La première c’est l’épave du Akitsushima, réservé à la maintenance des avions. Il est allonge sur le coté, et brisé en deux morceaux (d’ailleurs on a pu rentrer un peu à l’intérieur et traverser une tout petite partie). La grue qui servait à déplacer les avions est toujours là. Cette épave là, c’est la plus petite des deux, « seulement » 118 mètres de long…

La deuxième (Okikawa Maru) c’est la grande : 160 mètres ! Celle là, elle est posée au fond, droite et dans le bon sens ! Malgré le courant de la mort qui tue, façon ouragan sous marin, on peut quand même rentrer à l’intérieur de l ‘épave, et cette fois on peut traverser une assez longe partie des ponts inférieurs. C’est assez surréaliste, on peut encore voir les engrenages du moteur, ou les bobines de câble.

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Pour les plongeurs, c’est vraiment des plongées à faire une fois dans votre vie. Mais je ne pourrais pas aller jusqu’à vous dire que c’est « cool »… Peut être à cause de mon imagination (qui marche vraiment bien)… Mais quand je nage dans une épave comme celle là, coulée en pleine guerre, je m’imagine tout l’équipage et les passagers du bateau au moment où les bombes ont percé les trous dans la coque par lesquels je viens de rentrer. Comme si j’y étais… C’est même d’ailleurs un peu flippant, mon cerveau a souvent du mal à démêler le vrai du faux dans ces cas là, et j’ai presque l’impression d’avoir vraiment vu un japonais courir à travers l’épave avec l’air paniqué du soldat qui sait qu’il ne reverra plus sa fiancée qu’il a laissée à Kyoto… C’est pas comme si je nageais dans une épave qui a sombré par gros temps après que l’équipage ait évacué. Y’a toute une histoire avec qui me remue (rassurez-vous, il m’arrive la même chose quand je visite les châteaux, les palais impériaux, les grottes préhistoriques, ou même les tunnels de la guerre du Vietnam tiens… C’est un peu comme une petite machine à remonter le temps personnelle…).

Enfin, belles plongées, mais histoire moche quoi !

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Cela dit… Histoire moche mais belle journée ! Cette fois le lunch est délicieux, et le soleil est de la partie (après la méga saucée de la mi-journée) pour nous faire profiter du chemin de retour le long des îles éparpillées entre Busuanga et Culion ! Petite plages de sable blanc, bungalows cachés dans la jungle et eaux turquoises, rien à dire, difficile de trouver plus beau !

Un dernier petit coucher de soleil (et plutôt pas mal…) pour la route?

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Allez on va pas s’arrêter là ! Y’a encore plein de choses à voir à Palawan ! On remballe et on quitte le Château Divin, direction le ferry pour El Nido, sur l’île de Palawan ! (On avait le choix entre 9 heures de bangka ou 3 heures de ferry, je vous cache pas qu’après 2 journées bangka, on a rapidement décidé que 3 heures, c’était bien…)

Aaaah, El Nido… Point de chute de tous les backpackers des Philippines… Ca doit être charmant, sur le bord de l’eau, tout mignonnet…

Non.

C’est un petit village de pêcheurs pas ultra joli, surchargé de bateaux et encore plus surchargé de touristes ! Oui, les falaises sont belles, y’a de la plage et de l’eau bleue turquoise… Mais dessus y’a tellement de bangkas pour les excursions de touristes qu’elle est un peu planquée, l’eau turquoise (allez, la voilà en pleine journée, sans les bateaux, tous partis avec les touristes)…

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On a galéré pour trouver un hôtel pas cher et pas trop dégueu. En effet, il est pas cher. Et la fille de la réception est gentille… Mais on se retrouve dans une boîte à chaussure de chambre sans la moindre possibilité d’entrée ou de sortie d’air (alléluiah, y’a quand même un ventilo), tout juste la place de poser nos sacs à dos, et une salle de bains ou tu risques, au choix, le tétanos en touchant le robinet, ou l’infection pulmonaire si tu respires les moisissures… Ouais, c’est ça aussi les joies du voyage sac à dos…

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Allez, on restera pas longtemps, c’est histoire de dire que nous aussi, on y est allés à El Nido, et qu’on a survécu à l’eau du robinet – polluée par toutes les fosses sceptiques du coin – qui envoie tous les touristes à l’hosto…

Mais quitte à être là, on décide de se faire aussi une excursion sur les îles du coin, l’archipel des Bacuit, qui sont censées être les plus belles des Philippines !!

Cette fois, on s’emmerde pas, on booke avec la réception de l’ « hôtel », puisque de toute façon là, y’a vraiment que les tours A, B ou C, et tous au même prix… Donc on profite tant qu’à faire du discount de l’hotel !

Alors là, je vous le cache pas, si jamais on avait pour un instant pensé qu’à Coron, y’avait du monde, là c’est le pompon…

On retrouve tous ceux qui ont booké avec la même compagnie que nous dans une petite cahute pour récupérer palmes et masques pour ceux qui n’en ont pas, et on repart de là à la queue leu leu comme des écoliers pour retraverser tout (l’immense…) le village d’El Nido jusqu’à la plage où on va embarquer.

Et là, c’est l’hallu…

Des dizaines et des dizaines de bangkas qui attendent leurs passagers, des centaines de jambes et de bras pleins de coups de soleil sur la plage, palmes en main, et au milieu de tout ça, les philippins avec leur listes de passagers qui recherchent les leurs… C’est Ellis Island en 1927, sauf que cette fois ils nous mettent DANS les bateaux !

Et touuuuus ces gens, ils font les mêmes tours… Donc ils vont aux même endroits… Autant vous dire que les plages risquent pas d’être désertes !!

Soupir…

En plus il pleut…

Mais bon, j’avoue, c’est beau… Même sous la pluie !

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Des plages, des lagons, des îles, des poissons multicolores et des jardins de corail, si on fait abstraction des autres touristes, c’est à tomber !

Premier arrêt : 7 commandos beach (soi disant nommée comme ça parce que 7 soldats japonais se sont retrouvés à vivre là après la guerre. Il paraît que leur noms sont gravés sur les rochers, mais personne sait où sont les rochers en question… mmmm…), avec 7392 autres touristes, sous une pluie battante (mais au moins, y’a des poissons, du corail, et des petits calamars qui nagent au milieu de tout ça!). Sur l’île de Miniloc, on visite le secret lagoon, où il faut entrer par un petit trou dans la falaise pendant que tu te fais branler par les vagues (et la pluie aujourd’hui…), le small lagoon et le big lagoon (ouais, pourquoi s’emmerder avec des noms hein). On prend le déjeuner sur la plage de Shimizu Island (avec une graaaaaaande falaise et plein de nids d’hirondelles parait-il) – bon, le déjeuner est quasiment aussi mauvais qu’à Coron par contre – un petit tour de snorkeling entre les îles, et avec tout ça, on a déjà rempli toute une journée…

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Heureusement, le soleil a fini par se montrer pour l’après-midi, avant qu’on se fasse re-saucer sur le chemin du retour !

Bon, à choisir entre les deux, on vous conseillerait de faire plutôt du Island Hopping au départ de Coron, juste parce qu’être noyés dans la horde de touristes d’El Nido, c’est pas vraiment fantastique.. Et comme en plus El Nido ville c’est un peu cracrasse, à ce moment là mieux vaut mettre un peu plus dans le logement que nous dans notre cave et vous éloigner un peu du cœur d’El Nido, histoire d’avoir votre petite plage à vous 😉

Parce que nous, dans notre gourbi, on a quand même tenté de prendre une douche dans la salle de bains noire de moisissures, et sous une eau suspecte qui sentait très fort la ferraille (n’ouvre pas la bouche dans la douche, Marie, n’ouvre pas la bouche!!), et on a passé notre dernière nuit avec l’impression d’être enfermés dans un Tupperware en plein cagnard…

Rude.

Allez, on se casse !

On a décidé d’allez passer quelques jours sur l’île de Cacnipa, face à Port Barton. Il n’y a qu’un seul resort sur l’île, pour une fois pas très cher, et du coup, on s’est dit qu’on allait aller plager tranquilles pour un petit moment, histoire de se remettre de tout ça !

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Aaahh… la gare routière…

Nous revoilà donc dans un minivan, direction Tay Tay d’abord, petit bled où on a décidé de s’arrêter (on sait plus pourquoi d’ailleurs, paske ya rien du tout…) sur la route de Port Barton. En effet y’a rien, mais ça nous aura au moins permis de passer une bonne nuit dans une grande et belle chambre/bungalow tout en bois, avec une petite terrasse devant sur laquelle on a pris notre diner, vue sur le fort de Tay Tay et la mer derrière incluse ! Ouf, après le Tupperware, ça fait du bien !!

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Dernière étape avant la super plage…

Tay-Tay – Port Barton.

Et pas des moindres !

En fait, il s’avère que de Tay Tay, y’a que des gens qui vont à El Nido ou à Puert Princesa. Donc, à la gare routière, tout le monde nous saute dessus « Puerto ? Puerto ? ». Non, les gars, on va à Port Barton.

Ah.

« C’est quel bus ? »

« Ben on sait pas trop. Attendez là »

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Ok, on s’asseoit, et on attend. Et l’heure passe… Notamment l’heure à laquelle il était censé y avoir un bus selon le Routard…

En attendant, ya mille bus qui passent, ça hurle « Puerto, Puerto !! » et « El Nido, El Nido !! » dans tous les coins, les mecs qui ont l’air de travailler à la gare routière finissent par monter dans des minivans aléatoirement, coté conducteur, et se barrer en devenant instantanément chauffeur de bus… Donc les mecs qui étaient là au début et qui étaient censés nous aider pour trouver le bon bus sont plus là en fait…

Bref, c’est un bordel sans nom, et subitement, on nous dit « allez ! Montez ».

Dans ces cas là, et depuis 2 mois qu’on se farcit les transports façon Sud-Asie, on sait qu’il faut pas se poser de questions. On monte et yallah ! Advienne que pourra !

Après 2 petites heures, on s’arrête à un resto au bord de la route où on est censés changer de bus. Vaï, pas de problème, on est plus à ça près !

On décharge notre merdier, qui se fait recharger sur le toit du minivan suivant, bien accroché avec des bouts de ficelle, et on se lance dans la dernière partie du périple.

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Et pas la meilleure…

La route de l’angoisse.

Ah non mais si je vous jure !

On se lance sur une route qui descend à mort, genre Montgenèvre-Briançon, mais juste pas une vraie route… Dans le Lonely ils ont dit « ça roule bien depuis qu’il on refait la route ». Mais qué refait la route ??

Quelle route ???

Y’a bien quelques portions de piste qui ont été bétonnées par-ci par-là, mais ils sont clairement encore en plein travaux, donc y’a des pelleteuses dans tous les coins, une voie sur deux bétonnées dans les coins, et le reste, c’est 30 cm d’épaisseur de boue… Et on est en minivan, pas en Hummer !

On a vu la mort en face quelques fois là-dessus, surtout que d’un coté de la route c’est la falaise, et de l’autre, c’est le ravin dans la jungle… Et que le bus est blindé et moi collée contre la fenêtre coté ravin… 😮

On a patiné et chassé du cul plus d’une fois, croisé des camions et des bulldozers (ça passe pas là Roberto, ça passe pas je te dis, ça passe paaaaaaaaaaas…. ben si, ça passe…), et je vous laisse imaginer le soulagement quand on a enfin posé le pied en bas de cette merdasse à Port Barton !

Pfiouuuuuu…

Plus qu’une heure de bangka et on arrive (enfiiiiin!!) au Coconut Garden Resort, sur notre petite île privée !!

Bon, on avait pas les moyens de se payer le bungalow, donc on se contentera de la chambre double avec des demi-murs (ouais, c’est les murs qui vont pas tout en haut ça, c’est logique pourtant non??), une moustiquaire (pas très efficace étant donné la taille du criquet qui s’est invité dans notre lit…), et pas de ventilo… Comme y’a un peu d’air la nuit, ça va, on meurt pas trop de chaud.

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Je vous passe le compte-rendu complet de ces 3 jours passés à glander sur les hamacs en rotin et à se baigner, c’est un parfait résumé de notre séjour à Palawan : Plage, manger, hamac, manger…

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On a quand même essayé de s’aventurer sur la plage dans la nuit, à la lampe torche, pour essayer de capter les tortues qui viennent pondre en ce moment, mais on a fait chou blanc… (en fait, le dernier jour avant de partir, on a raté la tortue pondeuse à 10 minutes près à 6 heures du mat, j’ai vu que le haut de sa coquille quand elle retournait à l’eau, snif…)

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Les traces de la fameuse tortue… Désolée, vous n’aurez que ça, j’ai pas mieux!

Le resort est pas très cher, mais pour la bouffe ils s’emmerdent pas sur le prix (ben oui devine, tu peux manger que là, donc ils te font bien payer ce qu’ils veulent!), et en plus c’est pas fantastique (il ont une fâcheuse tendance à utiliser du fond de veau Maggi dans tous les plats!)

On repart de là les poches quasiment vides.

Et le problème majeur de Palawan, c’est que ya pas de distributeurs de billets en dehors de Coron et Puerto Princesa… Pour une île aussi touristique, c’est quand même pas super pratique…

Résultat, il nous reste un arrêt à faire avant Puerto Princesa, à Sabang, et va falloir compter nos pesos si on veut pouvoir payer le bus et arriver à Puerto !

Une heure de bangka, une heure de route de l’angoisse (cette fois, y’a carrément une pelleteuse embourbée dans le fossé…), puis encore une heure ou deux de minivan (on en peut plus de ces bus…), et on arrive à Sabang !

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L’attraction principale de Sabang, c’est sa grotte et sa rivière souterraine, accessible par bateau (hé ouais, bangka forever!) ou via la jungle en trekkant pendant 2 heures.

Après une bonne nuit de sommeil dans notre super guesthouse, et grâce aux excellents conseils de la jeune française de la réception, et comme on est des fous (ouais…), on se lance dans la jungle ! Y’en a marre de la bangka, on va marcher un peu dans la forêt !

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Evidemment, on a une guide avec nous (encore une marche-comme-l’éclair bien sûr!), et on promène tranquillement dans la jungle après avoir traversé les resorts de Sabang pour arriver au chemin. Franchement, au début c’est easy, je me dis même qu’avec toutes ces pérégrinations j’ai du me sportifier un peu, paske ça me semble plutôt facile…

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Non.

Après, le facile, c’est fini.

On grimpe sa mère, dans les racines et les cailloux, je peste (ben évidemment que je peste!!), et le Poloch essaie de me rassurer en me disant « t’inquiètes, c’était la fin là, ça montera plus après ».

Bien sûr…

Ca montera plus après… après quoi ? Après le prochain virage ? La prochaine butte ? Après les 300 marches de cailloux boueuses qu’on se farcit encore plus loin ???

Grrrrrr….

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Où ça monte plus???

Et quand on est en haut, devinez quoi ?

Ben faut redescendre bien sûr !! On va dans une rivière souterraine qui rejoint la mer, donc va bien falloir redescendre à altitude zéro pour y entrer…

Là, c’est moins pire, ils ont construit des passerelles et des escaliers en bois pour descendre. Mais on en descend pendant un bon 20 minutes, et j’angoisse d’avance du fait qu’il va falloir se les refaire dans l’autre sens pour rentrer (pffffftttttt….).

J’ai essayé tout le long de détourner mon cerveau de la fatigue en cherchant des lézards moniteurs (des varans, en gros) et des singes, mais niet pour les varans – par contre on a bien aperçu quelques singes !

En vrai, ces cons de varans, ils sont au bout du chemin, à la grotte ! On aurait pu venir en bateau on se serait fait moins chier, et on les aurait vus pareil ! Pas cons les bestiaux, ils se calent là ou ya les gens (= la où ya potentiellement de la bouffe et du déchet de bouffe…).

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Au moins c’aura été ma récompense à la fin du trek aller !

Par contre, autant on a croisé que 3 pékins qui avaient choisi comme nous de faire le trek par la jungle, autant quand on arrive à la grotte on se retrouve plongés dans une interminable file d’attente de chinois et d’américains fraîchement débarqués de leur bangka, équipés de leurs gilets de sauvetage et de leurs casques de chantier (oh ben nous aussi rassurez vous!), en attente pour monter dans la barque qui les amènera dans la grotte.

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L’attente de la barque, c’est Pirates des Caraïbes à Disneyland. A gauche, les barques arrivent pour t’emmener, à droite elles dégueulent des touristes casqués avant de revenir dans la file de gauche… Manque plus que la musique d’ambiance et l’odeur de javel et on s’y croirait !

Mais bon, comme on fait parties des « oufs » qui ont fait le trek, on a le droit de squeezer une partie de la queue et de se glisser dans une barque pas pleine, c’est toujours ça de gagné !

Cette fois, c’est pas le même genre de grotte, ni de balade que ce qu’on a fait au Vietnam. Déjà, c’est pas éclairé à l’intérieur (d’ailleurs ils n’ont rien touché dedans) pour mieux la préserver (bravo!), donc notre capitaine de barque fait aussi office d’éclairagiste avec son gros spot ! Elle est vraiment immense, avec des stalactites gigantesques qui sont même devenus des arches, des milliers de chauves-souris au plafond, et des bêtes étranges et aveugles dans l’eau. Notre capitaine, plein de blagues comme tous les philippins, nous montre les formations rocheuses qui valent le coup, par contre, pour voir les formes qu’il nous annonce, je vous mets au défi : Pégase (un gros caillou – des ailes ?? où??), le dernier repas du Christ (plein de cailloux un peu verticaux, ok, des gens, je veux bien, mais pourquoi La Cène, ça pourrait bien aussi être la file d’attente à la caisse à Carrefour…), le Titanic (là, il se met même à nous chanter Céline Dion), et j’en passe…

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L’aller retour dans la grotte doit durer 20 minutes en tout et pour tout. Je suis pas sûre que ça justifie les 2 heures de loose dans la jungle, et le retour de l’angoisse qui me pend au nez…

Pas le choix, de toute façon on a plus assez de pesos en liquide pour changer d’avis et rentrer en bateau !

Donc on se refarcit les escaliers en bois qui montent cette fois, et la descente dans les cailloux qui glissent… C’est moins pire au retour remarque. Et au final, le trek dans la jungle nous laissera un plus beau souvenir que la grotte !!

Un petit Siopao (brioche au porc) et une douche (ingénieuse la pomme de douche…) pour se remettre, et on est prêts à recharger nos sacs à dos pour le dernier trajet en bus des Philippines ! On a décidé de prendre le Jeepney pour retourner à Puerto Princesa, la grande limou-jeep, comme ça on pourra s’installer sur le toit et voir le coucher de soleil sur la mer pendant le trajet, paraît que ça tue !

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A la réception, ils ont dit qu’il partait à 15h30, on est parés à 15 heures, et on va le toper au centre ville avec notre merdier sur le dos (et la robe de mariée, pour faire des photos sur le Jeepney of course!).

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Sauf que…

  • « Ah non, mais c’est fini pour la journée, il est déjà parti le dernier
  • Mais il est 15 heures ??
  • Chais po… Il est parti à 14 heures 30
  • Ah…
  • Faut aller prendre le minivan, y’a plus que lui qui repart d’ici à cette heure ci… »

Ben merde alors !

Pour faire simple : le Petit futé (qui est pourri soit dit en passant) te dit que le dernier Jeepney part à 12h30. La fille de l’hôtel te dit 15h30. T’en voit passer un à 14h30 (qui finalement était bien le dernier). Et la nana qui nous rejoint à l’arrêt de bus et qui l’a raté elle aussi te dit que son hôtel lui avait dit qu’il partait à 16 heures…

Le minivan de 17 heures est censé être plein, mais le mec te dit d’attendre au cas où y’ait des gens qui viennent pas. Sinon pas grave, y’en a un a 18 heures ou y’a de la place.

Et au final, le van de 17 heures est bien plein, mais on te fait monter dans un autre, sorti de nulle part, et qui part à 17h30…

Bienvenue aux Philippines !!!

Vivement le Japon et sa ponctualité ! (allez, on y va là, j’en peux plus de me faire des nuits à 29 degrés sans air, j’ai l’impression de dormir dans un sac poubelle fermé! Je veux l’hiiiiveeeeeer !!!)

Ah oui, et je vous raconte pas Puerto, c’est moche 😉

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