Martine et Polochon sur le toit d’Hawaii!

Direction le sommet du Mauna Kea!

Premier arrêt, le Centre des Visiteurs. On est déjà à 3000 mètres d’altitude (oui oui, ce matin, on s’est bien douchés à Altitude 0…). Il paraît qu’il faut s’arrêter au moins une demi-heure pour s’acclimater à l’altitude. De toute façon, il est 11h du mat, et on reste là jusqu’à demain matin alors… On devrait être bien acclimatés !

Dejà, on va mettre un pantalon et 2 pulls, paske à 3000 mètres il doit faire 9 degrés.

(là, c’est carrément le sommet, d’où la neige… Mais on va y venir!)

On se fait un petit pique nique pain de mie/Philadelphia/jambon, et on va se trouver un petit coin de parking sympa pour déplier la tente, profiter de la vue, et se faire une petite sieste !

Au réveil, il est presque déjà l’heure d’aller se faire une petite rando pour se trouver un beau point de vue pour le coucher de soleil.

Et si jusque là, 3000 mètres c’était easy (« quoi ? T’es une petite nature Poloch’ ! Mais trop pas, y’a pas de différence avec en bas, regarde je peux sautiller fastoche »), quand il a fallu crapahuter dans les cailloux en montée, j’ai pas fait ma fière. Et une fois que j’en avais bien chié, contre un vent à décorner les bœufs, pour arriver en haut d’un petit monticule bien calé, Polochon a décidé que le monticule de l’autre coté (celui qui était plus haut, bien sûr…) était mieux. Donc on redescend, pour remonter, toujours à contre vent-de-la-mort, et dans des petits gravillons…

Alors, à votre avis ?

« Je te quitte !! »

Heureusement qu’en haut on a partagé un sublime coucher de soleil avec 6 québécois un peu foutracs (surtout celle qui était montée jusqu’au monticule d’en face en courant, puis redescendue (toujours en courant) avant de remonter sur celui là (toujours au pas de course…) qui nous ont bien fait marrer !

On a vu descendre le soleil sur une mer de nuages blancs assez hallucinante, un océan de tempête tout blanc, avec des couleurs superbes, et un ciel au dessus au delà de limpide, c’était assez fou !

Et j’avoue Poloch, il était mieux ce monticule !

On a même attendu bien après le passage du soleil sous l’horizon pour redescendre, histoire de voir aussi passer les roses et les violets dans ce ciel de folie !

Seul inconvénient, redescendre dans la semi-pénombre par le chemin en gravillons-de-l’angoisse avec dans ce sens-là le vent qui te pousse au cul… Cette fois, j’ai frôlé la mort (en plus de l’hypoxie…).

 

De retour au campement, surprise, on a un petit mot sur le pare-brise : « No camping ». Ah ben merde tiens . Nous voilà bien… On va se faire tej’ par les rangers du park maintenant…

Bon, prenons le taureau par les cornes, allons trouver le ranger !

Je m’en vais demander au mec sur la route qui régule la circulation nocturne (de folie !! tout le monde vient voir les étoiles !!) : en fait, le ranger, c’est lui. Il a une bonne tête, il s’appelle Dwayne (comme Dwayne Johnson, donc je le kiffe !). Il nous explique que sur ce parking là on peut pas camper…

D’abord je lui dis qu’on est est français (« waouuuuuuh, mais c’est amazing !! »), et qu’en plus on est en lune miel (« ooooooh trop bieeeeen !! Mais c’est génial, trop cute ! »).

Puis je finis par lui demander sur quel parking on pourrait dormir…

« Oh ben je sais pas, mais pas celui là »

Ah…

« Et si on redescend la route ? »

« Ah ben non c’est la réserve spéciale truc-truc »

Ah…

« Et là-bas ? »

« Ben je sais pas, mais en fait moi la nuit je suis plus là à partir de 22 heures »

Ah ? Indice ?

« OK, mais si je me mets là, tu crois que c’est OK ? »

« Comme je t’ai dis, moi après 22 heures, je ferai PAS le TOUR du PARKING… » (smiley clin d’œil…)

Aaaaaaah, mais trop gentil le Dwayne, à qui on finit par dire que«oui oui msieur, t’inquiètes on va se mettre ailleurs…»

On déplace d’ailleurs notre maison jusqu’au parking d’à coté, histoire que ça soit fait, avant d’aller profiter de l’observation des étoiles commentée par une asso locale, qui vient tous les soirs avec tous ses télescopes de folie !

On a un ciel…

Un truc comme t’as jamais vu de ta life !

« Des lucioles Pumbaa, collées à cet espèce de…machin bleu marine »

Je vous jure. On dirait une grande tendue bleue pleine de guirlandes lumineuses, il a même l’air assez près pour qu’on le touche ce ciel de fou ! Un soupçon de voie lactée (c’est l’été qu’on la voit mieux), mais des millions d’étoiles partout ! On nous montre au télescope Mars, Vénus, la Nébuleuse d’Orion, qu’on arrive à voir entourée de son gaz un peu verdâtre, on nous explique comment reconnaître les étoiles et les constellations, comment se repérer aux étoiles, c’est assez fantastique !

Ceci est une vraie photo. MA photo. Avec mon Iphone collé sur le téléscope, si si!!

On est dans un noir total (sauf quand les relous en voiture manoeuvrent dans le parking !), et j’imagine même pas ce qu’ils doivent voir avec les télescopes géants installée tout au sommet (d’ailleurs c’est pour eux qu’il est interdit de monter au sommet en voiture la nuit, et jusqu’à 30 minutes avant le lever du soleil !), et on a juste la voix au micro des bénévoles de l’asso qui nous montrent le ciel, on est en doudoune/pantalon de ski, alors que ce matin on était en culotte dans nos chaises de clodos, c’est complètement surréaliste !!

On finit même par se les geler grave tiens !

Allez, viens Poloch, on rentre au bercail (dans le parking !)

On s’installe dans notre nouveau spot (un peu moins illégal que le premier), sauf que là, à notre nouvel emplacement, on est en plein vent… (genre sommet du Mont Puget un jour de Mistral…). Au bout d’une heure de rafales, on finit par se dire que soit on mourra de froid dans la nuit, soit la tente va s’arracher (puis ensuite on mourra de froid dans la nuit…).

Au diable ranger Dwayne, on replie (au passage Poloch, dans l’immensité du volcan le plus haut d’Hawaii, réussit à hulker en marchant dessus avec son poids plume mes lunettes qui sont tombées de la tente dans la bataille…), et on retourne se garer dans le parking illégal, à l’abri du vent derrière un bâtiment !

Ouf… C’est nettement mieux ! Je dors même presque bien !

Peu, vu qu’il faut se lever à 4h du mat pour se faire les 30 minutes de route 4×4 jusqu’au sommet pour arriver à l’heure au lever de soleil (il s’avère que le Poloch, lui, s’est gelé le fion toute la « nuit »… Ca lui apprendra à tuer mes lunettes !)

On re-re-replie, on s’envoie une petit barre de céréales pour l’énergie, et on se lance sur cette route-de-l’angoisse.

Je dis route-de-l’angoisse, parce que si t’écoutes les guides, les guides de voyages, les tour-operators et les loueurs de voiture, il te faut genre un tank à chenilles pour réussir à gravir la montagne, impossible de faire 10 mètres avec une voiture normale, tu risques ta vie, tu vas assassiner ta voiture de loc et ça te coûtera un bras, donc il faut ABSOLUMENT louer une Jeep ou booker une excursion organisée !

En vrai ?

C’est juste une route qui monte avec des graviers.

Lunaire…

Rien d’insurmontable, la Panda 4×4 de Jean-Paul elle monte easy, et même ma vieille Clio turquoise elle y serait arrivée… Mais bon, on est en Amérique, pays du litige et de l’évaluation des risques…

Nous on s’en fout, on a un 4×4, pas d’arrière pensée, on monte, derrière des bagnoles qui montent à 4km/H (ben oui, c’est dangereux tu comprends…), ça prend donc 27 ans pour arriver au sommet…

On se gare au pied des télescopes. Y’a un vent, j’ai jamais vu ça. C’est l’Everest (on est à 4000 mètres tout de même). Il fait -12000 degrés. Y’a de la neige (et un million de chinois, qu’il faut prendre en photo devant la barrière, devant leur voiture de loc, non pas comme ça, plutôt de ce côté, et puis une aussi avec le soleil, et puis… Pfiouuuuu)

Trop froid.

On attend que le soleil sorte depuis l’intérieur de la voiture, avec la GoPro bien calée dehors à l’abri (relatif…) du vent.

Le ciel s’éclaircit un peu tout doucement, on commence à bien voir qu’on est entourés de sommets couverts d’une neige glacée immaculée, elle donnerait presque envie d’aller se rouler dedans ! Le soleil finit par sortir, rouge flamboyant, au dessus des nuages qui couvrent les reste de l’île. Et tu te retrouves dans un paysage extra-terrestre de pierre de lave noire, de neige blanche et de lumière rouge incroyable…

Les couleurs changent, on passe du bleu marine au turquoise, puis le rouge, le orange, le rose, tout y passe !

On voit passer les minibus des excursions, puis repartir (nous on est pas pressés du coup, on peut profiter !). On voit la neige changer de couleur, on sent l’air se réchauffer doucement. Et on se dit que dans quelques heures on sera à la plage en bas, sous les cocotiers dans nos chaises de camping ! C’est trop fou !

Oui, on y sera dans pas longtemps, le temps d’enfiler la robe et de risquer des engelures pour faire une petite série de photos sympas sur le quasi toit du monde…

Je me les gèle…

La robe de mariée bras nus à 4000 mètres d’altitude quand il fait -5 degrés, c’était peut être pas l’idée du siècle…

Vite vite vite je remonte dans le 4×4!! On se redescend la route-de-l’angoisse tranquillement, cette fois il fait grand jour, alors les mous du volant sont un peu moins pires ! On fait un dernier petit arrêt au milieu des pierres de lave pour une dernière photo un peu folle, et là… en courant pour remonter à la voiture… c’est le drame… Le tulle volant de la robe s’accroche dans un panneau réfléchissant et crouuuuuic ! On a balafré la robe !

Jusque là, elle s’en était sortie sans cicatrices ! Bon, avec quelques tâches indélébiles sûrement, mais sans trop d’accrocs ! Là, elle vient de passer un cap. Elle a officiellement bien vécu !

On a même gardé le morceau !!

Comment ça c’est déjà le bordel dans la voiture??

 

Allez, en soustingue dans la voiture, on enlève la robe pour remettre pulls et doudoune, et on s’en retourne au Centre des Visiteurs pour une petite pause pipi et un briefing logistique pour la journée ! Du coup, on croise Dwayne le ranger qui commence sa journée, et qui me fait un énoooooorme hug (bah alors, on a pas élevé les poules ensemble ?!), mais comme je le kiffe, je lui pardonne tout ! Il me dit qu’il nous a vu garés un peu moins illégalement, et qu’il a pensé à nous en partant dans la nuit ! Il est ravi qu’on se soit régalés au lever de soleil, il est trop gentil ! On s’est fait un nouveau pote je crois !

Bon, pour aujourd’hui, on oublie la douche ! Mais par contre, on mérite un BON, vrai petit dej, non ? LittleMissGoogle bonjour ! Allez, direction Waimea, on va tester un petit bouib local (alors quand t’es à Hawaii, le terme bouib prend une toute autre dimension… Le bouib ici, au Vietnam ça serait l’équivalent en prix du resto du Hilton, celui qui est sur le toit avec la vue sur la plage). A Hawaii, tout est cher. Très cher. Trop cher… Of course, faire venir tous les produits jusque là, c’est pas donné, mais 40 dollars les pancakes à IHOP pour deux, c’est un peu too much ! Bref, on va donc dans un bouib cher (pas cher, c’est Taco Bell/McDo, et encore…), pour se faire un breakfast à l’américaine, pancakes pour le grand, œufs/bacon/patates pour moi, le tout arrosé d’un demi-litre de café et de 800ml de ketchup.

Mais alors par contre, ils te volent pas sur la quantité hein !

Pour faire un pancake comme les leurs, faudrait remplir complètement ta poêle Téfal 28cm avec un litre de pâte à pancake, et laisser cuire histoire d’avoir un pancake de la taille (en diamètre et en épaisseur) d’une roue de vélo enfant. Et y’en à deux comme ça… Même affamé, le grand a abandonné avant la fin du premier (en plus, il étaient pas très goûtus, et le faux sirop d’érable – déjà qu’importer du sirop de glucose c’est cher, alors t’imagines le vrai sirop d’érable combien ça coûterait ?? – n’a pas aidé). Pas grave, un doggy bag plus tard et on avait de quoi manger pour les 5 prochains petit-dejs dans la tente ! Quand tu vois que le couple à coté de nous s’est envoyé une maxi assiette chacun de Loco Moco (le breakfast local = riz + steak + œufs + bacon + gravy + ce que tu veux d’autre) suffisante pour nourrir 4 personnes, et qu’en plus ils se sont partagés une assiette de pancakes-roue-de-vélo, tu te dis vraiment qu’on a pas la même notion des portions, ni de ce qu’est la bonne bouffe (mais bon, ça on le savait déjà hein…)

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