Martine, Polochon, et le Mékong

De retour à Siem Reap, il est temps de ré-empaqueter tout notre merdier dans les sacs à dos pour reprendre la route. Tout tient toujours, même si il a fallu faire tenir dans le sac les jeans et les pulls qu’on avait sur nous dans l’avion… A deux, y’en a toujours un qui peut grimper sur le sac pendant que l’autre zippe, donc ça va 🙂

On a booké des tickets dans un grand car, pour que Hulk ait plus de place pour ses gambettes. C’est un peu pareil dans toute l’Asie, y’a les grands bus (pardon Julie, CARS…) qui du coup, vont doucement sur les routes-cambodgiennes-de-l’angoisse, les minibus (ça se dit minicar?) à 25 places, et les minivans, VIP ou non (la différence résidant dans le fait que tu aies ou non un vrai siège à toi – dans le minivan local, 3 sièges pour 4 personnes, c’est comme ça qu’ils vendent les billets…). Autant vous dire que déjà un siège à lui dans un minivan c’est pas super confort pour Poloch’, mais si en plus il fallait qu’il en ait qu’un demi, la mamie khmer d’à coté s’en rappellerait longtemps de son voyage esquichée entre la fenêtre et l’épaule du grand !

Bref, départ 7h30, le tuk-tuk nous tope à la guesthouse pour nous amener au bus, on achète une grignote pour la route, et nous voilà partis de Siem Reap, avec seulement 15 minutes de retard sur le départ (quand vous aurez fait l’Asie du Sud-Est, je vous garantis que la SNCF vous semblera aussi ponctuelle que la taxe d’habitation!). Impossible pour moi de vous raconter le trajet ou comment la route était jolie, j’ai dormi tout le long… Je sais juste que quand Polochon a enfin réussi à s’endormir, ils nous ont dit qu’il fallait qu’on change de car (je sais même pas dans quel bled on est…). Nous avons obtempéré (of course!), et nous voilà dans le second car, toujours direction Kratie (prononcez Kratché), sur les bords du Mékong, plutôt dans le carré Sud-Est du Cambodge.

On arrive un peu trop tard pour profiter du coucher de soleil sur le Mékong (paraît qu’à Kratie, c’est le plus beau du Cambodge !), et en descendant du bus, on se trouve un petit tuk-tuk pour aller à la guesthouse. Tuk-tuk 2.0 même, celui là a même des petits flyers pour expliquer aux gens ou il peut les emmener, avec un numéro de téléphone et moyen de le contacter sur Whatsapp (l’a tout compris, Mr Ben qu’il s’appelle). Premier écueil. A la Cambodgienne, la guesthouse n’a bien sûr jamais reçu notre demande de réservation par mail, donc on est sur le carreau (bon le soleil se couche à 17h30, il est pas non plus 2 heures du matin, on va bien trouver quelque chose!). On balade et on choisit au pif une des autres option du Routard, et on trouve une chambre easy, cette fois dans un hôtel (le luxe ! Ou pas…). A 5 dollars la nuit (pour 2!) c’est imbattable, mais par contre, c’est vachement moins sympa qu’une guesthouse. On a une chambre dans un bâtiment tout à l’arrière, avec une fenêtre qui donne sur le couloir (oui, oui…), donc forcément, pas la vue sur le Mékong (ben oui, c’est plus cher, et on le verra bien assez le fleuve, non?), et des lits jumeaux (même pas moyen de me ventouser sur Polochon la nuit…). Pas d’eau chaude (évidemment!) ni de clim, mais des ventilos au-dessus des lits qui font le bruit d’un 747 au ralenti. Une douche que si tu tournes le robinet plus de 7mm pour ouvrir l’eau il se défait et l’eau gicle du mur, et des cabinets qui n’ont jamais connu le pécu (donc 2 feuilles et c’est bouché, c’est plaisant…). En un mot, luxe…

Rassurez-vous, notre premier achat Cambodgien la semaine dernière c’était du pécu, et des bouteilles d’eau bien sûr (si j’en crois le Routard, rien que de regarder l’eau du robinet j’attrape le typhus et le choléra). Rassurez-vous, on se lave les dents à l’eau du robinet, et on a toujours pas la tourista ! (En plus, les supermarchés vendent des médocs – des « vrais » médocs ! – puisqu’ils vendaient à Siem Reap pour 8 dollars une boîte de Tiorfan comme la mienne, sûrement périmée autant que la mienne, et déjà vendue à quelqu’un en France vu qu’il y avait écrit à la main dessus « 2 fois/jour 1 semaine » (en français dans le texte)…).

Quoi qu’il en soit, nous voilà installés pour les 3 prochaines nuits. Notre but ultime en venant ici c’est de réussir à apercevoir des dauphins d’eau douce dans le Mékong (des dauphins de l’Irrawaddy – il en reste seulement une centaine entre Kratie et le Laos, statistiquement, c’est pas gagné!). Mr Ben, le tuk-tuk 2.0, nous a plu avec son flyer, donc on le whatsappe pour le lendemain : rendez-vous est pris à 7h, pour faire la tournée des grands ducs de Kratie !

Bon, pour être honnêtes, le tuk-tuk de Ben est pas foncièrement plus rapide que celui de Slow John Silver à Siem Reap. Mais on laisse quand même la médaille de la lenteur à John !

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Pour rejoindre le spot de départ des bateaux pour voir les dauphins, on traverse la pampa cambodgienne qui se réveille doucement. Pleiiin de monde dans les petits bouibs pour manger un bout, les enfants en uniforme qui vont à l’école, et des mamans en pyjama coloré (assorti haut/bas, fleurs, cœurs, licornes, petits singes, penses à un motif, tu le trouves !) installées sur les petites estrades en bois devant leur maison et qui servent à manger à qui s’arrête pour 3 sous. C’est nonchalant, c’est bruyant, c’est souriant, une petite tranche de vie à la Cambodgienne ! On croise même un mariage (si si, un mercredi à 7h du matin!), ou plutôt la procession des invités qui vont au mariage (dans une immense tente sur le bord de la route, avec déco super-rococo et scène pour l’entertainment!), chacun avec une coupelle de fruits/nourriture/bières/sodas, cadeaux pour les mariés nous dit Ben.

En arrivant au départ des bateaux, le Ben nous dit d’un air étonné « on est les premiers ». Ben forcément Raoul, normalement tu démarres les balades à 8h30, on a négocié 7h00 pour avoir une meilleure chance de toper du dauphin tranquille le matin, donc c’est pas non plus époustouflant qu’il n’y ait que nous…

9 dollars la balade de deux heures (ici au moins, t’as pas l’impression de te faire bananer sur le prix, ils sont fixes. Et pour une fois, ils sont même écrits sur une pancarte!), et c’est parti, on monte sur notre pirogue/tondeuse géante, avec Roro le pilote, et go ! On scrute le Mékong comme des pêcheurs professionnels, on a emmené les jumelles (bah oui, si on s’en sert pas là, on s’en servira jamais!), et au bout de 10 minutes, Roro cale le nez du bateau sur une petite île sableuse au milieu du Mékong et coupe le moteur. Et là, c’est carnaval !:)

Ils sont là, un groupe de 3 ou 4, et un autre tout seul à la suite. Rien à voir avec Flipper, déjà ils ont le museau raboté comme des marsouins, ça leur fait un peu une tête en patate. Et puis, c’est pas les dauphins du Marineland, hors de question qu’il s’aventurent trop près (yes, les jumelles!!). On les observe tranquillement, ils doivent être à 10 ou 15 mètres. Et là, pendant 1h, ça joue, ça chasse, ça s’amuse dans le courant fou du Mékong. Ca saute pas le dauphin de l’Irrawaddy, donc nul besoin de guinter le triple flip avec ton Nikon et ton téléobjectif, tu ne verras qu’un bout de tête, une dorsale, et un bout de queue si t’es moulu ! Il remontent tout doucement le courant sur une cinquantaine de mètres, puis font demi-tour et repartent dans le courant et se poursuivant, en se montant un peu dessus. Clairement la version dauphin d’une piste verte aux Ménuires. Et ils font le même manège au même endroit pendant une heure. Pendant ce temps-là, on a bien l’impression que le dauphin tout seul de derrière essaie de s’incruster, mais pas moyen, papa veille au grain, il s’est fait recadrer quelques fois ! Un très beau spectacle, pas donné à tout le monde vu le nombre limité de ces dauphins sur la planète. En plus, on ne les a pas traqués avec notre bateau qui fait un bruit d’apocalypse, et vu leur manière de jouer autour de nous, on ne les a clairement pas emmerdés, ni interféré avec leur vie sociale ou leur chasse de nourriture. Carton plein 🙂

Bon, là, c’était un peu chaud pour toper des images, donc voilà tout ce que vous aurez (je vous l’ai loopée pour que ça dure un peu ;))

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En revenant on commence tout juste à voir arriver les premiers touristes pour la même balade que nous, on a eu du nez de venir très tôt, le Mékong était à nous !

Sortis de là, comme on a la chance d’avoir un khmer avec nous aujourd’hui, on lui demande ou on pourrait s’arrêter pour le petit dej, un truc local. Ni une, ni deux, voilà notre tuk-tuk qui fait un demi-tour frein à main devant une petite guitoune, et Ben nous commande 3 petits-dej cambodgiens (=soupe nouilles/légumes/gras de porc – oui, oui, gras de porc, on le voit souvent celui là, remarque ça donne du goût !). Comme on est blancs, la petite dame de la guitoune doit se dire qu’on est américains et que donc il est nécéssaire qu’elle nous allume la télé pour qu’on puisse se nourrir. Nous qui voulions papoter un peu avec Ben, nous voilà, à 70cm de la télé écran plat (hé oui…) en train de prendre le petit-dej avec comme fond sonore à volume 200 un reportage en anglais sur les gavials… Ca perd un peu de son charme local tout à coup…

La suite de la journée, c’est balade locale. On s’arrête chez un mec qui fait du sucre de palme (oui, du sucre, pas de l’huile), et qui nous explique comment ça marche. Ah, faut monter tout en haut avec une « échelle » en bambou (comprendre une tige de bambou avec des branches raccourcies sur les cotés qui font office d’échelons…) ? Et une fois que t’es en haut, tu accroches des bouteilles en plastique suspendues en dessous des fleurs et des fruits (préalablement ouverts au canif), et t’attend que ça goutte tranquille… Puis tu fais bouillir le tout dans ta gamelle géante sur ton feu de bois au fond du jardin, et quand t’as fini, tu vas vendre ton sirop sur le marché ! Easy (pour ceux qui cherchent une reconversion , je viens de vous donner la recette!)

Ensuite on part au village de Sambor pour visiter la pagode aux cent colonnes et le centre de conservation de tortues du Mékong. Les tortues du Mékong elles sont un peu chelou, elles ont une coquille vachement plate, et presque molle (autant te dire qu’à la naissance, c’est le foie-gras des oiseaux locaux!). Le centre paye donc les ex-braconniers pour leur donner les emplacements de nids plutôt que de les piller (hé oui, faut bien que tout le monde y trouve son compte), et ils vont récupérer les œufs pour qu’ils éclosent au centre et que les tortues y passent les 3 premiers mois de leur vie, avant d’être relachées dans le Mékong. Le Ben s’éclate à filer des bouts de bananes aux plus grosses tortues du centre, même que y’en a une qui s’en est renversée d’excitation, bichette.

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Ensuite il nous raconte (en anglais, chapeau !) l’histoire de la pagode (un histoire de princesse, de moines, de vengeance et de crocodiles, on en ferait un film!), après qu’on ait un peu fait le tour de l’affaire. Logiquement, y’a plein de colonnes (duh!), et à l’intérieur des plafonds peints assez sublimes. Mais le clou du spectacle c’est les locaux à l’intérieur qui jouent de la musique traditionnelle (on est tombés pile à la bonne heure de la journée, 11h pour ceux qui voudraient visiter un jour ;)!) pendant qu’une mamie bonzette en transe danse autour (je sais pas si ça existe les femmes bonzes) – quand je dis en transe, c’est en transe, elle a du bien se défoncer à l’herbe magique, elle à fini allongée dans les escaliers de la pagode…

Enfin ! L’heure du déjeuner ! Là, on va chez la copine de Ben en face de la pagode. Local de chez local. Et qui dit local dit en réalité « tu sais pas ce que tu vas manger »… Y’a plein de gamelles pleines de trucs non identifiables, heureusement que Ben nous aide un peu. Le problème majeur de la cuisine asiatique locale, c’est que la viande est débitée en petits morceaux, os inclus, au hachoir (ce qui explique peut être l’enfant de 2 ans qu’on a aperçu devant chez lui ce matin en train de jouer – si si, jouer ! – avec un hachoir énorme (genre le hachoir de la boucherie Pochon). S’il a encore ses 2 mains cet enfant, bravo. Et dire que nous on a peur dès qu’ils s’approchent d’un couteau à beurre les nôtres…). Bref, donc, quand tu manges du poulet, tu passes ton temps à recracher des bouts d’os d’un centimètre, c’est un peu chiant… Donc, par pratique, on laisse de coté les grenouille (si, si) et le poulet, et on choisit le porc en sauce avec du riz. Ca a l’air d’être une valeur sûre ! (bon, tu peux toujours et partout commander des nouilles ou du riz frits, mais on est là pour goûter, non?)

Nos bols arrivent. C’est joli. Mais merde. Ca sent la tripe. Grave. Genre la soupe à l’andouillette croisée tripes de bœuf… Bon, il suffit de ne pas inspirer quand tu approches ta cuillère (oui, on a droit à une cuillère, c’est une soupe en fait!). Deuxième raté, les bouts de porc, c’est aussi « os inclus ». Et si c’est pas des bouts d’os, c’est du gras de porc bien épais (ça, c’est pour le goût on a dit…). Le gras de porc, j’en fais mon affaire, mais ceux qui connaissent bien Polochon savent que c’est pas sa tasse de thé… J’avoue, sur la fin du bol (énorme!), la soupe de tripe au gras de porc passait un peu moins bien…

Hé oui, ici, on ne gaspille rien, même pas la tripe. Bon à savoir si vous mangez local local. Sur le grill devant le bouib, y’a même des intestins entiers de porc qui grillent. A bon entendeur…

Sur le retour, c’est plus cool, pour se remettre doucement de notre soupe de tripe, on va gravir une montagne… Enfin, même si tout est relatif, les 360 marches pour arriver en haut, je les ai bien senties passer.

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En fait d’une montagne, c’est 2, la plus haute, c’est la montagne des femmes,et la plus basse, la montagne des hommes. Curieux, dans un pays pas particulièrement féministe… En fait, la légende voudrait qu’à l’époque lointaine où les femmes en ont eu ras la casquette de la tradition voulant que ça soit elles qui demandent les hommes en mariage (au risque de se faire tej si elles étiaent moches/grosses/pauvres) + qui se tapent (et paient!) tout l’organisation du mariage, elles ont demandé à la reine de changer le système. La reine a organisé un contest de construction de montagne (ben oui, j’invent rien) entre les hommes et les femmes. Ils auraient une nuit entière, jusqu’à l ‘apparition de l’étoile du matin, pour construire une montagne – si les hommes construisaient la plus haute, on restait comme avant, si les femmes gagnaient, on révolutionnait tout. Au bout de quelques heures, les hommes, qui surveillaient les femmes bien entendu, ont vu qu’ils étaient ultra en avance, et qu’ils avaient une montagne déjà bien plus haute que celle des femmes. Pour fêter ça, et certains de leur victoire, ils se sont dit que ça valait bien quelques tonneaux d’alcool de riz. Voyant cela, les coquines de filles ont fait 2 équipes : une qui s’assurait que les hommes continuent à picoler et à manger, et une autre qui empilait à mort sur leur montagne. Pendant ce temps là, l’une des femmes a éclairé une lanterne au loin, et les hommes, persuadés que c’était l’étoile du matin, se sont alors couché, certains d’avoir gagné. Forcément, quand la reine est arrivée, les hommes pioncaient avec la gueule de bois, et les femmes avaient gagné, contre toute attente. D’où le fait que les montagnes hautes soient celles des femmes 😉 La montagne des femmes a un très mignon petit sanctuaire et une magnifique vue sur le Mékong à son sommet. Du coté de la montagne des hommes, on trouve les nonnes (qui vivent là-haut), mais surtout, SURTOUT, un singe pote avec des chats… Si, si, quand on arrive en haut j’entends Hulk me dire « oh, ici y’a un singe qui tient un chat ». Et moi de me demander pourquoi on ferait une sculpture d’un singe qui tient un chat ?? Mais non, c’est un vrai singe, qui tient un vrai chat, et qui fait mine de le mordre tout en lui faisant les poux (jusque dans les moindres recoins, le chat a pas l’air d’aimer certains spots…). Preuve :

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Un dernier arrêt, chez la vendeuse de bamboo sticky rice, et on rentre. Le bamboo sticky rice, ou kralan, c’est du riz et des haricots, cuits avec du lait de coco à l’intérieur d’un bambou que tu dépiotes pour atteindre ton tube de riz collant à l’intérieur. La cuisson de cette affaire là démarre à deux heures du mat pour que ça soit prêt dès le matin pour servir de snack (je comprends mieux pourquoi les femmes siestent la journée – parce que bien évidemment, ce sont les femmes qui s’en chargent!). Et c’est pas un micro snack l’affaire, ça te colle le palais que si tu fais pas gaffe tu t’étouffes ! On s’en envoie un à deux (c’est très bon!!), mais avec ça on va être calés pour deux jours !

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On repasse devant le mariage en rentrant, les invités sont là mais point de novis en vue, dommage, j’aurais bien voulu voir à quoi ça ressemblait une robe de mariée au Cambodge !

Après cette grosse journée, on est un peu KO, on va pas faire long feu. On se fait tout de même le coucher de soleil sur le Mékong, assis comme des manouches sur le parapet du fleuve, histoire d’observer ce fleuve qui ressemble à une mer se teinter de rouge, de orange, de rose, de violet… Le tout sans bateaux ni grosse barge à l’indonésienne (trafic fluvial restreint pour protéger les dauphins ! Bravo le Cambodge!). J’avoue, c’est plutôt méga beau 😉

Pour fêter cette belle journée, je décide même de tenter le burger au petit resto de la guesthouse où on va manger. Ce soir, c’est burger, douche, et culotte propre !! Woohoo !! Mouais, en ce qui concerne le burger en tout cas, pas l’idée du siècle… Je me retrouve avec un steak haché qui a le goût de l’eau, un « pain à burger » de 6cm d’épaisseur au total (haut+bas), mais surtout… surtout… des frites panées ! Si si ! Frites comme des légumes tempura. Genre dans le doute de savoir si les patates survivraient à la friteuse, ils les ont trempées dans de la panure/pâte à beignet… Immonde. Note pour plus tard : danger avec la nourriture occidentale, surtout si le resto est pas tenu par des occidentaux. Allez, demain c’est fried rice 😉

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Comme Ben-les-bons-tuyaux connait tout et tout le monde, on a déjà booké avec lui le bus pour la suite de l’aventure, mais comme c’est après-demain, il nous reste une journée entière à flâner sur les bords du Mékong. Kratie c’est une « petite » ville, y’a vraiment une atmosphère à la cool, un peu alanguie, c’est plutôt sympa. Pour ce dernier jour, on se lève tranquille et on va explorer le marché, histoire de se plonger dans la culture cambodgienne (quand tu voyages, faut toujours faire les marchés, c’est trop cool, tu vois toujours plein de trucs chelous!). C’est un merdier sans nom – fallait s’y attendre en même temps. Sous le marché couvert, pas de bouffe, mais tous les vêtements, chaussures, gadgets, bijoux… Etonnant, souvent on met la bouffe sous le marché couvert, et le reste dehors, non ?

Tout s’éclaire quand on arrive dehors à la partie bouffe : en fait, le marché, c’est un Drive géant. Les vendeurs (plus souvent des vendeuses d’ailleurs) sont installé(e)s par terre sur leur nattes, et ont bien arrangé toute leur offre/production perso. C’est blindé, tous les vendeurs sont collés les uns aux autres et il doit rester un mètre de « couloir » pour passer au milieu. Castagnette, tout le monde y est dans ce couloir, les piétons, les enfants, les scooters, les flics, les chiens, tout ! Et en fait, tu te faufiles en scoot (à au moins 2 ou 3 dessus), tu t’arrêtes au vendeur qui te plait – un qui descend, un qui tient la meule – t’achètes tes trucs et tu repars ni une ni deux. Redoutable d’efficacité ! Et tout est de la première fraîcheur : les poissons sont encore vivants, la viande saigne encore, les filles sont encore en train de trier les légumes terreux, le tout posé quasi à même le goudron à la hauteur des pots d’échappement de scoot (ça c’est la partie qui fait moins envie…). Bon, question envie, la viande posée comme ça, surveillée par des mamans armées de sacs plastiques au bout d’un bâton pour éloigner les mouches, entre 2 saladiers d’insectes frits, c’est pas toujours ça. Mais ça a le mérite d’être super cool, super beau, plein de couleurs, et ça donne un petit aperçu du quotidien des cambodgiens !

Ah oui, et au fait, les pyjamas colorés 2 pièces avec des petites licornes dessus… Ben en fait c’est pas des pyjamas. C’est des habits (oui, oui, je vous jure…). Et à la mode dans le coin on dirait !

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Après le petit-dej, on jumpe sur le ferry (c’est un bien grand mot) pour aller sur l’île de Koh Trong, au milieu du Mékong. Une île tout en long de 9km, un peu hors du temps, avec de l’électricité soit solaire, soit sporadique, pas de voitures, que des mobs ou des vélos qui circulent sur le seipoa0618ntier qui fait tout le tour. Et peu de touristes ! On loue 2 vélos (pas de la première jeunesse, le mien a dû avoir des vitesses un jour – mais ça, c’était avant…) et en avant Guingamp, on part explorer l’île !

La « route » (= le sentier) doit faire 80 cm de large (quand t’as pas fait de vélo depuis loooongtemps et qu’il faut te serrer sur le bord à mort pour croiser une mob qui porte 2 personnes + un morceau de contreplaqué de 1m en travers, tu serres les fesses et tu te prépares à te manger les dents dans l’herbe…). Of course, Polochon passe devant, sinon il critique ma manière de faire du vélo… On s’aventure même jusqu’au bout du bout de l’île, via un chemin bien boueux (je rappelle que nous n’avons pas du tout loué des VTT…) et plein de trous (mais avec des micros planches pour traverser la boue – autant vous dire que ma jambe droite a terminé façon « bain de boue »), pour finir en apercevant les bancs de sable du Mékong tout au bout, un peu le banc d’Arguin version marron !

 

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On s’arrête boire un coup et se poser dans les hamacs d’une guesthouse pour éviter l’averse qui (évidemment!) nous tombe dessus en pleine balade, et on repart pour traverser quelques grappes d’habitations, des rizières, croiser des charrettes, des bœufs sur la route, et même un petit village flottant (mais avec des paraboles tout de même!).

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Koh Trong tourne au ralenti, à l’ancienne, comme souvent les villages le long des fleuves. Pas de précipitation (pour quoi faire??), c’est le vrai Cambodge agricole. Les enfants nous font plein de coucous et de « hello », ils courent même après nos vélos pour qu’on leur tape dans la main (y’en a une qui s’est accrochée des deux mains à la mienne, j’ai manqué de l’embarquer derrière mon vélo ou de me maraver dans les buissons, on a frisé la correctionnelle!). On visite même le tout petit temple vietnamien du bout de l’île. C’est un peu comme si on avait remonté le temps pendant quelques heures…

2 Comments

  • Team Cordo Répondre

    J’adore!! Ça me plait trop!!! Il faut que j’arrive à convaincre Doudou de partir là-bas, je ne vais pas lui faire lire le blog, je lui montrerai en rentrant mimis on vous aime. ❤️❤️❤️

  • Julie Répondre

    Je te confirme qu’on dit minicars 🙂

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